Nous voilà déconfits (14/04/2020)

kahoot.jpgConfinés, sidérés, timorés, nous voilà déconfits.

Nous allons donc gentiment passer au stade du masque obligatoire. Certes ce n'est pas la panacée, mais ça rassure. Et ceux qui n'en porte pas sont facilement repérable. Certes d'aucuns se croiront en sécurité et risqueront de baisser la garde sur le lavage des mains et la distance sanitaire, mais la plupart ont compris que ces deux commandements d'une hygiène minimale sont, dans l'attente d'un vaccin, la seule façon de confiner le virus et de recommencer à travailler, à étudier, à faire du sport, à aller au cinéma et au théâtre et même à se donner du bon temps car les régions où le tourisme nourrit les gens ont aussi le besoin de travailler. Et nous de grand air.

On fera salle comble, bureaux et écoles plein.e.s quand un siège sur deux ou sur trois sera occupé. 

Les enfants jusqu'à 12 ans reprendront le chemin de l'école, car il faut libérer les parents. Les plus grands continueront dans un semi confinement de poursuivre leur apprentissage à l'école et à la maison, en expérimentant les outils découverts durant le confinement et le contrat de confiance et de responsabilité. L'autoformation continue est aussi importante dans notre société que l'hygiène.

L'école genevoise sera-t-elle capable d'être une école innovante en créant autant de task forces - le mot est à la mode - pour tester les innombrables parcours pédagogiques incluant smartphone, ordinateurs, zoom et autres logiciels d'apprentissage, de mesure, de collaboration et de (auto)contrôle.

A ce propos combien de prof connaissent et utilisent Kahoot! pour n'en citer qu'un*. Et quid des mooc et de coursera? La Fapse en propose-t-elle pour l'enseignement primaire et secondaire? A utiliser parcimonieusement évidemment et habilement. Il n'est pas question de supprimer la classe et brûler les cahiers et les maîtres au milieu mais d'inventer l'école à localisation variable. 

C'est le cas aussi de toutes les entreprises qui peuvent en tout ou partie travailler sans que leurs travailleurs restent visser sur leur siège de bureau.

Un mien cousin, petit patron d'une entreprise d'informatique, me dit combien la pandémie a ouvert les yeux à tous, y compris les siens. sur le potentiel du travail en ligne délocalisé, y compris sur les séances zoom dont la dynamique est bien différente des séances de briefing à l'ancienne. Les travailleurs nomades ne sont pas nouveaux, ce qui est nouveau, c'est que d'exception ça sera désormais la règle.

Quelques mois avant la pandémie, il avait embauché faute de trouver un spécialiste sur le marché local, un informaticien dans un ville européenne. L'informaticien payé au tarif suisse se plaignait que d'une chose, ne pas vivre dans l'équipe, ne pas pouvoir boire le café ou un verre avec l'un ou l'autre de ses collègues. Depuis que toute l'équipe est confinée et que le logiciel de conférence vidéo (qui n'est pas zoom mais un truc plus pro et plus sécure), le collègue éloigné se retrouve à égalité. 

 

* Toujours caler sur sa stratégie de réinventer la roue, le DIP propose un produit maison Cortex qui évidemment n'arrive pas à la cheville de Kahoot!  Certes le DIP propose bien autre chose que Cortex, notamment Moodle dont la présentation sur Youtube a été vue 254 fois, mais les accès restent bridés, réservés aux profs. Impossible donc d'en connaître la pertinence et de comparer l'offre genevoise aux autres. A noter aussi la chaîne Youtube Cours ouverts en ligne. Deux cours seulement en français, conjuguer le verbe avoir et le verbe être... Mis en ligne en 2016, vus 146 fois. 

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