La confiance est le meilleur antivirus (16/03/2020)
Comme toutes les crises, celle du coronavirus révèle nos peurs enfouies, ancestrales et même reptiliennes qu'on savait existantes mais qu'avaient gommées des couches de vernis civilisationnel. Elle met à rude épreuve nos capacités de résilience. Et montre combien nous sommes inégaux face à l'adversité, le choc, le risque. C'est bien connu, la peur est contagieuse.
Comment endiguer simultanément un virus, dont les effets ne sont pas (encore?) cataclysmiques, et la peur sans précipiter le monde dans une récession majeure? C'est l'équation impossible que nos autorités doivent résoudre. Pour décrire la situation actuelle, je vous propose l'analogie d'une course de Formule 1.
Tous, pays, entreprises, individus, sommes embarqués dans une course pleine de risques, des risques calculés, quand survient une violente averse tropicale. Que se passe-t-il sur un circuit?
Le directeur de course lève son drapeau rouge et neutralise la course. Tous les coureurs doivent lever le pied et ne plus se dépasser, le temps que le nuage passe. Puis ça redémarre.
Le problème dans la vie réelle, c'est que tous les coureurs ne respectent pas les règles du jeu. La méfiance règne et le chacun pour soi menace. Ainsi voit-on de braves concitoyens se précipiter au bord de la panique dans les supermarchés, les pharmacies, les banques et les dévaliser.
Les images de rayons vides, répercutées sur les réseaux sociaux à la vitesse de la lumière, déclenchent le même réflexion de moins paniqués et finissent par inquiéter toute la population. Que faire? Limiter l'accès aux commerces encore ouverts? C'est fait. Distribuer des tickets de rationnement pour tous? C'est sans doute prévu. Ce matin, près de chez moi, en France voisine, j'ai vu des gens faire la queue devant une pharmacie et devant une supérette, chacun respectant la distance requise d'un mètre plus un mètre supplémentaire de précaution.
Alors que le Conseil d'Etat genevois décrète la fermeture des restaurants et des commerces non essentiels, que Berset fait patienter 127 551 spectateurs sur Youtube * et que Macron va sans doute ce soir à 20h reporter le second tour des Municipales françaises - ce ne sera pas le cas, à ce stade, des municipales genevoises du 5 avril, dixit Hodgers - la psychose gagne du terrain plus vite sans doute que le virus.
16:03 | Lien permanent | Commentaires (4)
Commentaires
Vous refusez la réalité probablement par votre refus d'admettre que vous aviez tort.
10 à 15% des gens infectés auront des symptômes sérieux qui nécessitent l'hospitalisation, dont quelques % ne vont pas survivre. Rien à voir avec la grippe.
Ces chiffres sont tiré de l'expérience chinoise mais aussi, très important, du bateau de croisière qui fut comme un laboratoire grandeur nature. Les morts sur ce bateau et les cas graves ont confirmé la menace de ce virus.
On survivra plus facilement à une récession, qu'à une épidémie, surtout si celle-ci en mutant s'attaque aux forces vives du pays: Les jeunes.
Votre expérience de la vie ne vaut rien sur cette menace. La légèreté déconnecté de la réalité, renforce la menace.
Écrit par : motus | 16/03/2020
Votre texte me rappelle une blague:
Ça se passe à l'infirmerie d'une école de recrue où il y a quelques chambres. Le médecin-chef demande à l'infirmier "comment va le simulateur de la chambre 2?" et l'infirmier de répondre "il est mort ce matin. "
Écrit par : G. Vuilliomenet | 17/03/2020
Je perçois deux directions très opposées entre motus et JFMabut. Motus voit la réalité comme une et indivisible alors que M. Mabut présente différentes facettes, sous différents angles. De même, chacun vit la menace selon son état de santé physique et affective mais aussi selon ses concepts de l'existence.
Comme les pilotes de formule 1 doivent s'adapter aux conditions, ainsi chacun modifie sa conduite mais revient à ses dynamiques personnelles une fois l'événement passé, avec son propre état d'âme selon l'expérience vécue.
Écrit par : Marie-France de Meuron | 17/03/2020
Je suis d'accord avec vous M. Mabbut. et vos arguments. J'ajouterais une vision spirituelle de cet avènement qui promet certainement une ère nouvelle.
Certains veulent affoler le monde, mais c'est juste parce qu'ils ont peur de perdre leurs "gâteaux" et autres privilèges bien frickés.
Il a été dit au 20ème siècle que le 21ème siècle serait spirituel ou ne serait pas. Nous y sommes, nous devons prendre ce virage
et faire acte d'humilité devant les évènements qui certes ne seront pas tous agréables.
N'ayez pas peur pour ceux qui "partiront" ils rejoignent un autre monde et par l'exemple de certains, il est loin d'être "rebutant".
Que cette première journée soit belle pour chacun de vous.
Écrit par : Corélande | 17/03/2020