Le retour en force de Bardonnex Alternative (15/03/2020)
Affiches électorales à la Croix-de-Rozon (devant la future école?)
A Bardonnex, le parti rose vert avait disparu des écrans radar en 2015 faute de combattants, laissant la commune aux mains d'un PDC Entente, qui eut de la peine à trouver assez de gens pour occuper ses 12 sièges sur 17 au Conseil municipal, le PLR, déjà pas au mieux de sa forme, en décrochant cinq.
Retour sur terre en 2020.
En pleine crise du coronavirus, dont on dira dans quelques semaines si les mesures de quarantaine ont été judicieuses ou non, tardives ou non, proportionnées au non, Bardonnex Alternative siégera jusqu'en 2025 avec six représentants dans la salle des chevaliers du château de Compesières, où l'ancienne cure, récemment rénovée, héberge désormais les bureaux de la Mairie.
Le score de BA, c'est un voire deux de plus que les observateurs leur accordaient. Le PDC en aura sept (-5) et le PLR 4 (-1). (Résultats ici, nominatifs là) La participation n'est pas mirobolante et recule de quatre points, à 44%, par rapport à 2015.
Le PDC et Entente perd donc cinq sièges et passe de 65% des suffrages en 2015 à 42%. Juste retour des choses. Sans surprise non plus, les vieilles familles (Gaud, Crettenand, Boymond, Barthassat) gardent leur mainmise sur le parti et trustent les quatre premières places.
Bardonnex Alternative n'échappe pas à l'effet ancrage familial. Son premier élu, Nicolas Vernain, est un ancien élu PDC, Stéphanie Reusse est aussi issue d'une famille proche*. La troisième élue de BA, Raphaëlle Wenger Roten, est fille d'un ancien maire PDC de Plan-les-Ouates (Cliquer sur la photo de 1987 pour l'agrandir. De gauche à droite: Jules Mabut, maire PDC de 1975 à 1987, Marie-Louise Barthassat, maire PDC de 1987 à 1999, Jean-Nicolas Roten, conseiller administratif PDC à Plan-les-Ouates, et André Crettenand, adjoint de 1983 à 1995 à Bardonnex)
Bravo à tous les élu!
On sait - aucun parti, aucun candidat n'a contesté cette option - que le morceau de résistance de la législature sera la nouvelle école de Compesières. En projet depuis 25 ans, elle sera construite en bois, sauf improbable revirement, sur les cendres de l'auberge (et peut-être de la salle) communale (à plus de 1,5 km de Croix-de-Rozon, où logent plus d'un communiers sur deux).
Reste à savoir quelle destination, les nouveaux élus vont nous proposer pour occuper l'école 1900 et justifier la rénovation de la ferme, sans occupation de puis plus de 30 ans, qui si elle suit le mode de réhabilitation qui a été celui des communs, devenus le 31 octobre dernier propriété de la paroisse catholique, va coûter le lard du chat.
Ni Creffield ni Frey?
Malgré sa perte de suffrages, le PDC maintient sa majorité à l'Exécutif. L'adjointe Béatrice Guex-Crossier est devenue maire sans coup férir, faute d'adversaire. Son premier adjoint sera Daniel Fischer, conseiller municipal sortant, fidèle et dévoué militant du PDC.
Qui sera le deuxième adjoint? L'adjoint PLR, Conrad Creffield, très critiqué durant toute la législature passée, a subi un véritable désaveu électoral. Il sort bon dernier de sa liste au Conseil municipal et est donc non élu. Un signe pour son maintien comme adjoint? Sa chance est d'être confronté à Christian Frey. L'ancien député socialiste, qui fut un conseiller municipal Bardonnex Alternative controversé et tatillon au siècle dernier, n'a pas réussi à se refaire une santé. Il faut dire qu'il s'est présenté en désespoir de cause car aucun autre rose-vert n'a osé tenter sa chance. Stéphanie Reusse doit s'en mordre les doigts ou rire sous cape.
Les causes du recul PDC
Le recul du PDC a plusieurs causes. Au plan local, une erreur fut, en 2015, de ne pas proposer à deux ou trois membres de Bardonnex Alternatives de siéger parmi le groupe comme indépendants. L'accueil de candidats hors parti ou même de parti adverse - politique inaugurée en 1975 par Jules Mabut - avait longtemps permis au parti centriste de rester maître de la commune de Bardonnex.
Une autre erreur - actuelle - fut de ne pas courtiser visiblement les électeurs verts-libéraux ou évangéliques et tous ceux qui, sans s'afficher PDC Entente, ne votent ni pour le PLR ni pour Bardonnex Alternative. Il y a cinq ans, le MCG disparaissait aussi du Conseil municipal mais récoltait tout de même 6,9% des voix, juste sous le quorum. L'étiquette Entente est une coquille vide. Or il suffit de consulter les résultats des dernières élections nationales pour voir qu'à Bardonnex, comme ailleurs, l’éventail politique est bien plus divers que ce que donne l'image des élections municipales. Dans un blog daté du 21 octobre, je titrais: A Bardonnex, la chute du PDC est brutale.
Enfin, le PDC local subit sans doute la lente érosion que connaît le parti démocrate-chrétien à Genève et en Suisse, au point que son président national se demande une fois de plus si le parti centriste ne devrait pas renoncer au "C", non pas celui de centriste mais celui de "chrétien" (lire à ce sujet "C" biffé). En 2020, le PDC de Bardonnex avait une très bonne liste. Elle lui a permis de limiter les dégâts.
* Pour la petite histoire, le père de Stéphanie Reusse, orfèvre, vient de restaurer un objet du culture catholique de l'église de Compesières, un calice créé par Marcel Feuillat, le grand-père de Nicolas...
17:26 | Lien permanent | Commentaires (0)