Messes de Noël à Compesières, Veyrier, Ashbourne-Donaghmore, Rome (25/12/2019)

IMG_9219 (2).JPGL'église de Compesières était bien pleine hier soir sur le coup de 17h, plus de 300 personnes dont de très nombreux enfants. C'était la messe des familles des paroisses de Veyrier, Troinex et Compeisières, quelque 15'000 âmes.

Plein de gens qu'on ne voit jamais ou qu'épisodiquement. Quels sont leurs rapports avec la religion? Pourquoi viennent-ils encore à la messe*? La cérémonie est classique pas très bien adaptée à l'assemblée, hormis un conte, dit sans mise en scène au début la cérémonie. Le jeune prêtre surprend par sa joie mais n'est pas encore à l'aise. Son prêche est trop compliqué. 

A 22h30, rebelote à Veyrier.

Une petite centaine de personnes plutôt âgées qui ont vécu le temps des messes de minuit quand les églises étaient pleines à craquer. La chorale s'en donne à coeur joie. Le prêtre, un Congolais de la RDC qui a bourlingué en treize ans de prêtrise de Rome aux Etats-Unis et du Vietnam à la Guinée équatoriale, est surprenant de simplicité et sait dire en peu de mot les deux mystères de Noël, l'incarnation et la rédemption. 

ça tombe bien à Compesières, la crèche 2019 s'est donné une mission impossible: montrer deux grands mystères. A Noël, Dieu se fait homme. A Pâques, son Fils donne en nourriture son corps et son sang. 

calice Feuillat.jpgTout commence en septembre. Le nouvel abbé des paroisses de Compesières, Troinex, Veyrier, Carouge et Acacias, Jean-Paul Elie Maomou, dit sa première messe en notre église Saint-Sylvestre. Une bénévole de la paroisse constate que le calice de Marcel Feuillat a bien besoin d’une restauration. Ni une ni deux, son initiative fait mouche. Le calice est confié à l’orfèvre François Reusse. Depuis la nuit des temps, les hommes ont recueilli le sang du sacrifice dans des coupes précieuses.

Et c’est ainsi que le petit groupe qui chaque année réalise la crèche de Noël a souhaité cette année souligner ce lien entre Dieu qui devient homme et Dieu qui devient nourriture. 

Le 1er décembre dernier, le pape François a publié une lettre sur ce mystère que François d’Assise a, le premier, montré aux gens de son pays. La première crèche est née en 1223 à Creccio.  «La crèche, dit le pape, contient plusieurs mystères de la vie de Jésus de telle sorte qu’elle nous les rend plus proches de notre vie quotidienne. » La lettre du pape est disponible à côté de la crèche. 

*  * *

La fête de Noël nous touche particulièrement car elle est toute simple: une maman, un papa, un enfant. Leur histoire est naturelle, intime, connue de tous. Elle remonte à la nuit des temps. Jean a merveilleusement résumé la situation:

Au commencement était le Verbe

et le Verbe était tourné vers Dieu,

et le Verbe était Dieu.

...

Et le Verbe s'est fait chair…

Dieu s’est fait homme. C’est un mystère que les savants ne comprennent pas. 

Les bergers, eux, ont tout de suite compris qu’il se passait quelque chose de particulier cette nuit-là. Ils connaissent la terre et le ciel mieux que tout autre. Leurs jours sont clairs, leurs nuits sont noires, percées d’étoiles. Et cette nuit-là, une nouvelle étoile s’est allumée au-dessus d’une grotte, où un papa et une maman et leur enfant nouveau-né ont trouvé refuge. Un peu de paille, une mangeoire, un âne, un bœuf, des moutons.

Ils l’ont appelé Emmanuel. Dans le secret de son cœur, sa maman savait que ce bébé était un don de Dieu. “Que sa volonté soit faite”, avait-elle dit à l’ange. Les anges, justement, étaient encore là, chargés de proclamer la bonne nouvelle aux bergers: “Gloire à Dieu, le sauveur est né!” 

Les bergers sont des gens simples. Ils n’ont eu aucune peine à croire qu’un temps nouveau était arrivé. Les autres, nous autres, peinons toujours à comprendre et à croire. La fureur de notre monde cache la voix des anges. Sauf pour ceux parmi nous qu’on appelle saints, comme ces trois témoins d’aujourd’hui que nous avons ajoutés à la crèche: Mère Teresa, Frère Pedro à Madagascar, l’Abbé Pierre... 

Très vite la nouvelle de la naissance d’un roi se répand. Certains pensent que ce nouveau-né 

sera le chef tant attendu, annoncé dans la Bible, qui libérera le pays des Romains comme jadis Moïse avait libéré les fils d’Abraham de Pharaon. Mais Jésus dit: “Mon royaume n’est pas de ce monde”. Il est venu guérir, sauver, relever, tendre la main. “Je suis le chemin et la vie. Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimé.” Sa parole est révolutionnaire.

Trop. Les puissants s’inquiètent. “Il n’y a plus ni homme libre ni esclave ni homme ni femme, ni étranger...”, dira Paul. Nous sommes tous fils de Dieu, quels que soient notre genre ou nos coutumes, continuons-nous à dire 2000 ans plus tard…  Qu’est-ce que le pouvoir entre gens égaux? La question est toujours d’une brûlante actualité. 

Joyeux Noël!

Gisèle, Nicole, Danielle, Marie-Cécile, Michel, Jean-Pierre, Paul, Jean-François

 

Et quid des messes de Ashbourne-Donaghmore, Rome? C'était les messes retransmises à la télé, la première sur la RTS, la seconde sur France 2. Des messes classiques, festives avec chœurs et orchestre et, à Rome, le décorum romain, des rites et des participants bien policés chacun dans son habit et sa fonction. 

 

* Un bon paroissien, il y a quelque temps, m'a envoyé ce texte de Jean-Louis Schlegel intitulé "Pourquoi on ne va plus à la messe". (lien corrigé)

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