Je suis perdu et sans parti (30/09/2019)

smartvote moi 2019.jpgConnaissez-vous Smartvote? Depuis quinze ans, ce projet offre aux citoyens le moyen de mesurer leur proximité ou leur éloignement politique par rapport aux candidats et aux partis lors d'élections parlementaires. J'ai donc répondu au 75 questions - pas toutes neutres et parfois ambiguës ou lacunaires - et me retrouve un peu orphelin.

Le candidat le plus proche ne colle qu'à 59,8% avec mes réponses. c'est Nicolò Gori, un jeune PLR que je ne connais pas. Le second est la tête de la liste PDC, Vincent Maître, avec qui Smartvote me donne 57,3% d'affinité. On ne se refait pas, Je colle mieux avec le PDC et avec les Verts libéraux qu'avec le PBD et l'UDC. Et je ne suis, me dit Smartvote, ni très vert - trop dogmatique à mon goût - ni très rose - trop étatiste.  Ce que je savais. 

Smartvote permet d'affiner et, question par question, de savoir où je converge et où je diverge. C'est assez instructif à la fois sur la manière de poser les questions et sur le choix des sujets et sur les réponses qu'on a pu donner rapidement. Testez-le! Smartvote sera à Uni Mail ce jeudi à 17h pour en débattre.

Plus intéressant, en tout cas que les débats ou interviews, il faut dire, pas très passionnants que nous livre cette campagne sans leader, squattée par une seule thématique: la peur du réchauffement climatique.

La RTS et les journaux déploient beaucoup de ressources et d'imagination, mais je dois dire que j'ai de la peine à me passionner. 

Smartvote n'est évidemment pas une panacée. Je partage assez l'analyse que Jean-Christophe Schwaab publie ce jour dans Domaine Public sous le titre Smartvote ou la tentation de rationaliser le choix subjectif des électeurs. Mais par quoi le remplacer? 

Certes la préservation du droit des minorités, qui passe pour l'alpha et l'omega de la démocratie suisse au risque parfois de donner à ces minorités des pouvoirs de blocage ou de ralentissement du processus politique, justifie un système d'élection à la proportionnelle du Conseil national. D'autant qu'il est pondéré très largement (trop?) par un Conseil aux Etats, où un Appenzellois pèse 100 plus qu'un Zurichois et 40 fois plus qu'un Genevois. Sans parler de l'arme du référendum ou du poids des lobbies qui contraignent les partis à marcher à tout, tout petits pas.

Dans cette horlogerie à multiples complications, ce sont donc les partis qui comptent avant les élus.

Il faut cependant bien reconnaître que peu d'électeurs ne comprennent la complexité de ce système, tout comme nombre de candidats qui s'en vont par les chemins et les marchés faire leur promotion personnelle, attachés à un parti comme la corde tient le pendu: par défaut, par opportunisme, par tradition familiale, parfois par conviction idéologique. Et, qui aussitôt élus, n’hésitent pas, à la grande joie de mes confrères journalistes, à marquer leur différence, leur indépendance, leur... rupture de collégialité. 

Ainsi va la vie.

Smartvote n'est certes pas sans défaut, mais il a le mérite d'exister.

 

L'image (cliquer pour l'agrandir) montre où se situent les candidats genevois au Conseil national qui ont participé au projet. On remarque que la gauche et les Verts ne se distinguent guère et font bloc dans un tout petit espace, alors que la plupart des autres partis accueillent des candidats au spectre politique plus large (ou plus vague ou plus indécis)

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