Services publics: données en masse et misère de l'information (18/09/2019)
Combien vaut un certificat de maturité? Est-il plus cher à Genève ou à Lausanne? A Sion ou à Lucerne? A cette question, les comptes publics sont incapables de répondre. Pourtant les écoles privées ont évidemment cette information. C'est qu'ils facturent leurs prestations pour vivre. (et ils sont forcément plus cher à Genève où le titre est décerné à 19 ans quand il l'est à 18 ans dans les autres cantons)
Quel est le prix d'une appendicite ou d'un changement de hanche et qui paie la facture? Là encore, qui connaît la réponse avec précision? La facturation des hôpitaux à votre assureur maladie fait l'impasse sur le fait que la moitié du coût de l'hôpital est payé par une subvention générale qui figure au budget de l'Etat.
Combien coûterait le ticket des TPG si la régie publique devait tourner sans subvention (ce qui est le cas des SIG et de l'aéroport)? Les députés genevois le savent-ils? Pourquoi ne l'indiquerait-on pas sur l'app des TPG ou sur les abonnements en colorant en bleu la part payé par l'Etat (et donc les contribuables) et en orange la part payé par les usagers?
Ce jeudi, le Conseil d'Etat présente son projet de budget pour 2020. Il sera bien en peine de répondre aux questions ci-dessus si d'aventure il venait aux journalistes l'idée saugrenue de s'informer. Chacun restera dans son rôle et l'on saura, via le net et peut-être une alerte si les chiffres rouges sont jugés conséquents, si l'Etat de Genève prévoit un excédent de revenus ou un excédent de charges, plus communément appelés bénéfice ou déficit.
Du prix des prestations, on ne saura rien. Savoir si le rapport qualité-prix des services publics genevois est meilleur ou moins bon que celui de notre voisin vaudois ou d'autres grands cantons ne sera pas traité. L'est-il dans les commissions nombreuses et bavardes de notre parlement?
Nos députés s'inquiètent-ils vraiment de l'efficacité économique des administrations qu'ils sont sensés surveiller. Ainsi qui peut dire si l'administration fiscale fribourgeoise est plus ou moins efficace à prix égal que l'administration genevoise? Y a-t-il une administration fiscale en Suisse qui a mis en place des instruments d'intelligence artificielle pour améliorer le contrôle des déclarations.
Quelle est la performance de l'école obligatoire genevoise? Et chacun des Cycles d'orientation, quel est le degré de qualité de leur orientation?
Bref, malgré une présentation par prestations ( refondue avec la nouvelle législature en 13 programmes et 50 politiques) et la poursuite (heureuse) de l'usage d'indicateurs d'efficience et de qualité, l'Etat et son budget qui sera présenté ce jeudi est encore loin de fournir les instruments de choix politiques éclairés.
En attendant le budget, je vous recommande la lecture des comptes. Des documents volumineux qui méritent plus qu'un regard.
Source de l'image: https://notrehistoire.ch/entries/j04YzZegYqK
20:49 | Lien permanent | Commentaires (1)
Commentaires
On pourrait penser que c'est le devoir de l'Etat que d'informer réellement les citoyens. Et de les aider, en cas de besoin, à faire les meilleurs choix, même si cela lui coûte. C'est ce qui s'appelle un "service public".
Écrit par : Mère-Grand | 19/09/2019