Ni grippe, ni bug, ni Europe dans Genève 2050 (18/07/2019)

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Quatre scénarios - complexes et un peu catastrophistes - pour imaginer les futurs possibles de Genève en 2050. C'est l'exercice de prospective que propose, depuis septembre 2018, le Conseil d'Etat, un projet évoqué lors de son discours de législature 2019-2024 en la cathédrale Saint-Pierre, mais concocté depuis avril 2017 et traité sans tambours ni trompettes depuis, en raison de l'affaire M et d'autres priorités.

Quatre scénarios, c'est peu tant les possibles sont nombreux. Sans compter les aléas. Imagine-t-on pareille entreprise lancée en 1918, quelques jours avant la défaite de l'Allemagne, à la veille de la grippe espagnol dont la voracité en vies humaines fut plus grande que la Grande guerre, 20 ans avant le deuxième conflit mondial, né en bonne partie des lourdes pénalités imposées à l'Allemagne qui mit à genou la République de Weimar et fit le lit d'un certain AH...

C'est dire 1) combien nous sommes incapables de prévoir l'avenir, 2) combien le monde est plus serein en ce début du XXIe siècle, 3) combien les Cassandre et autres collapsologues jouent à se et nous faire peur. Or la peur est mauvaise conseillère. 

scenarios 1 et2.jpgMais "point besoin d’espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer", comme disait l'indépendantiste Guillaume d'Orange - point de scénario 2050 en Genève indépendante ou européenne.

Il faut néanmoins saluer la démarche et se demander pourquoi elle n'a pas eu plus d'écho populaire et politique. (Je ne suis pas parvenu à dénicher un seul article de presse sur le sujet. Merci de m'aider). Et puisqu'on en est au citation, citons celle du rapport, sortie de la plume de Gaston Berger dans Phénoménologie du temps et prospective: « Regarder un atome le change, regarder un homme le transforme, regarder l’avenir le bouleverse ».

scenarios 3 et 4.jpgDans quel état j'erre? De quoi demain sera fait? Oracles, desseins et finitudes sont vieux comme le monde des humains. Même la Confédération a planché sur son avenir à l'horizon 2030 et le très sage canton de Vaud aussi à l'horizon 2035

L'ère du temps est donc à l'inquiétude et au pessimisme. Classique quand on risque de perdre la jambe ou un bras on ne s'inquiète pas de ses autres petits bobos. Mais il est vrai qu'un battement de papillon peut générer le chaos. 

Donc chaos possible, c'est clairement la dominante du rapport 2050 et de ses scénarios. (cliquez sur les deux images à gauche ci-dessus pour les agrandir).

L'autre biais est lié à la règle des rendements décroissants. Plus on progresse et on atteint une limite, plus les efforts doivent être considérables pour franchir un nouveau seuil. C'est typiquement ce qu'on constate dans les compétitions sportives. Mais pas que. Notre société a sans doute atteint quelques limites dans l'état de la technologie.

Le problème principal, c'est la croissance démographique qu'a connu le monde depuis un siècle - au fait qui en est responsable? C'est le facteur déterminent de la croissance, car aujourd'hui les technologies sont en passe de nous offrir le confort avec de moindres consommations d'énergie fossile. Et l'économie circulaire encore balbutiante promet des récupérations et des recyclages importants.

Pour Genève, le problème démographique est à la fois quantitatif et qualitatif. "Notre" prospérité attire les migrants, nos emplois sophistiqués ne peuvent pas tous être tous occupés par des Genevois, loin s'en faut. Troisième facteur le vieillissement de la population. J'en suis. 

A suivre...

 

 

 

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