Bonne marche des fiertés (01/07/2019)
Vernissage de l'exposition (organisée par la Ville de Genève): "Genève, fière de son histoire lgbtiq+" m'annonce une page Facebook. (FB investit l'espace des meetings et groupements de festivaliers-fêtards et autres marcheurs pour une "bonne" cause, bref les sites d'ici, comme La Décadanse et plein d'autres, et n'a pas dit son dernier mot pour demeurer le premier réseau social et glocal).
La vie étant faite de variété et de métissage, je suis heureux de vivre dans un temps de tolérance accrue - il y a encore à faire ici et partout ailleurs. Je m'interroge cependant.
Selon le programme, "la Marche des fiertés de Genève 2019 se veut un événement socioculturel et une manifestation politique d’utilité publique. Destinée à donner une visibilité aux personnes homosexuelles, bi, trans*, intersexes, queer et non-binaires, ainsi qu’à toute autre personne subissant des discriminations en raison de son orientation sexuelle, son identité ou expression de genre (LGBTIQ+)".
Que cache le + de la marche des fiertés - ici Genevapride comme Geneva International Motor Show ou feu GenevaLakeFestival ? Certaines extensions ajoutent le a - a pour orientation asexuelle - dans le désormais omniprésent sigle des orientations non dominantes ou non-hétérosexuelles (on ne saurait dire marginales au vue du ramdam actuel).
Le a concerne celles et ceux qui manquent d'appétence sexuelle, Elle serait 1% en Grande Bretagne, dit la notice asexualité sur Wikipedia.
Bien que ses couleurs soient étrangement cléricales, le a ne concerne pas a priori une minorité qui fut longtemps plus en vogue et même dominante ici et l'est encore dans nombre de pays de ce monde, celle des prêtres, des vestales, des sœurs, qui se consacrent à Dieu et font vœu de chasteté. Une minorité qu'il faudrait désigner par un c donc plutôt que par un a. Les chastes sont-ils inclus dans le + en ce temps où le désir, la pulsion, l'envie, les plaisirs, la consommation, l'hédonisme sont l'alpha et l'omega?
Cette minorité des c est chez nous en voie de disparition, confinée dans quelques cures, cercles et couvents. Elle nourrit encore quelque parfum de nostalgie: là un fromages, ici une programmation TV (comme hier soir sur C8 qui rediffusait deux épisodes de Peppone et don Camillo) ou qui fait scandale (alimenté par l'omerta et l'aveuglement criminel de quelques institutions sur le comportements de nombreux clercs) ou encore, comme cet hiver, avec la parution de Sodoma, le livre de Frédéric Martel sur l'homosexualité au Vatican.
Que se cache-t-il encore derrière le +? Le nudisme en est-il? Et son contraire, l'emballage intégral? Et quid des pauvres, des migrantes, des séparés, des veuves, des solitaires... Les milieux non-hétérosexuels sont, il est vrai, proportionnellement plus aisés que le commun des mortels et la cible courtisée de business en tout genre.
Comme les bulles sur le web, les tribus sont innombrables en ce bas monde. L'essentiel est qu'elles vivent ensemble.
14:33 | Lien permanent | Commentaires (1)
Commentaires
Joli traitement. Merci.
Écrit par : Pierre Jenni | 02/07/2019