https://www.evote-ch.ch/ge, c'est fini! Un scandale? (28/11/2018)
La commission d'enquête parlementaire qui ne manquera sans doute pas d'être créée dira si l'abandon par l'Etat de Genève de sa plate-forme de vote par Internet www.evote-ch.ch/ge est
- un scandale, montrant l'incapacité du Conseil d'Etat et du Grand Conseil de piloter un tel projet
- un gaspillage des deniers publics ou simplement
- l'aveu, sommes toutes heureux, que l'Etat ne peut pas faire tout tout seul ni réinventer la roue - ce dont les Genevois sont les champions.
L'échec est retentissant et attendu (lire ici et là). Il dit hélas combien les Etats (mais peut-être n'est-ce que l'Etat de Genève et ses services informatiques) sont distancés en ce domaine comme dans d'autres par les entreprises privées, plus agiles, plus rapides, plus décisionnelles, plus rompues à la concurrence et au monde des TIC (technologie de l'information et de la communication), plus contraintes aussi de garantir la sûreté et la fiabilité au risque d'y laisser leur réputation ou leur peau.
L'erreur de l'Etat est de vouloir tout faire. Sous prétexte que seuls les fonctionnaires assermentés garantissent la fiabilité et la qualité d'un service. Belle illusion! Comme si on lui demandait, à l'Etat, de fabriquer les voitures de service ou les manuels et logiciels scolaires.
Le MCG a déjà réagi et dénonce l'incurie de la Chancellerie (sous le règne de Robert Hensler et de Anja Wyden Guelpa) qui aura porté durant plus de trois lustres un projet dont on ne connaît pas encore le coût total. Et d'emboucher la trompette populiste à deux tons: "Puisque l'Etat n'est pas capable de fabriquer un système de vote fiable, contentons-nous du vote par correspondance". Comme si celui-ci était d'une grande fiabilité et exempt de toute manipulation. Autre illusion.
C'est un peu comme si on revenait à la marche à pied sous prétexte que le trafic automobile est source d'accidents ou aux monnaies sonnantes et trébuchantes de peur que les transactions électroniques puissent être déréglées par quelques méchants hackers.
Lire à ce sujet cet article vieux de deux ans déjà: Le Petit Poucet genevois n'a pas peur de La Poste. Et le système d'e-voting que la régie fédérale propose.
Ironie de l'histoire, le blog de la Poste, dans un poste intitulé "Tempête dans un verre d'eau", vole au secours de Genève après la révélation par la radio suisse allemande d'un cas de piratage
On lira aussi ici l'avis du chancelier de la Confédération et le dossier fédéral sur le sujet.
15:18 | Lien permanent | Commentaires (3)
Commentaires
J'attends toujours le journaliste qui se collera à l'enquête sur les services informatiques du Canton. C'est Zug qui doit se marrer avec bientôt toute l'administration sur la blockchain.
Écrit par : Pierre Jenni | 28/11/2018
Il n'y a pas de place pour l'amateurisme dans la sécurité. A chaque canton son système ? C'est de la fierté mal placé.
Faire confiance au privé ? Dernière chose à faire.
C'est à la confédération de s'y atteler car elle devrait avoir des experts compétents.
A vrai dire la meilleures solution est 2 systèmes informatiques indépendants qui travaillent en parallèle, il serait ainsi plus facile de détecter des fraudes.
Écrit par : motus | 28/11/2018
La solution est là contre la fraude des votes par internet!
Un robot à 250 000 F.S., tête blanche et corps vert comme les poireaux pour faire un peu écolo, enfin!
En plus, deux ou trois employés par mois à 28 000.-F.S. , les 3 donc par chacun! Ceci est pour l entretien quotidien, hebdo, mensuel, bi-mestruel, trimestruel , semi annuel et un service complet 1X /année!
L affaire est dans la poche, non! A condition de lui fixer un crédit à ne pas dépasser si non l affaire est maudite et interdiction qu ils boivent une bouteille de champgne à 6hrs du mat au frais des contribuables genevois, merci d avance!
Charles 05
Écrit par : Charles 05 | 28/11/2018