Robot bineuse à Charrot (21/10/2018)

Il y a quelque temps, j'ai évoqué les épinards pleins de mauvaises herbes d'un maraîcher député, devenu bio  - le maraîcher, pas le député qui lui est toujours PLR. Il y en avait tant de mauvaises herbes que la culture avait complètement disparu. Peut-être que cela n'a pas d'incidence pour transformer les dits épinards en bonne soupe, mais quel boulot s'il faut séparer le bon grain de l'ivraie. Heureusement, dans un temps pas si lointain, des robots bineuses viendront prêter main forte aux cultivateurs. 

Il se trouve qu'en ce dimanche d'été indien sans fin, la lecture de The Economist m'a à nouveau mis sur la piste des futurs bras qui permettront une culture bio économique. 

Étonnant ce robot bineur, non? Je me réjouis de le voir grattouiller bientôt les marais de Charrot. En espérant que la bestiole mécanique sait aussi travailler en situation réelle, non pas comme dans cette vidéo dans un champ parfaitement propre où n'émergent que les salades bien alignées. 

Dans la plupart des pays développés, des armées de travailleurs agricoles saisonniers nettoient les cultures bio, cueillent les fraises, framboises, mures, myrtilles, pommes, poires, cerises, abricots, concombres, tomates, poivrons, aubergines, etc. Des travailleurs la plupart du temps étrangers, car les chômeurs locaux n'acceptent pas de travailler 45, 50 heures voire plus par semaine pour un salaire minimum et parfois/souvent moindre.

Ainsi, rappelle l'hebdomadaire anglais dans Here today, gone tomorrow, les Polonais travaillent en Europe et sont de plus en plus remplacés par les Bulgares ou les Roumains car désormais grâce à l'intégration européenne ils trouvent des jobs mieux payés chez eux, tandis que les Ukrainiens trouvent de l'embauche en Pologne. Demain, peu à peu (une machine à cueillir les fraises ou les framboises reste un défi), les robots feront leur boulot. 

Dans cette histoire, on ne dit rien des consommateurs qui ne s'interrogent guère sur les conditions de travail des saisonniers (l'exploitation anglaise citée par The Economist fait 140 ha et assure du travail pendant près de huit mois par an aux saisonniers grâce à l'échelonnement des variétés). Ils ne semblent pas non plus s'inquiéter de l'origine des produits. A la Migros, les myrtilles viennent généralement  du Pérou. Mais que vaut-il mieux; importer les myrtilles du Pérou labellisée comme il se doit ou les fraises de la région (en saison), labellisée GRTA, cueillie ici par des migrants?

Et je suis sûr que les bonnes idées sont en train de se multiplier comme ce robot de naîo, encore un peu rustique mais il saura vite changer d'outils tout seul. Sans oublier qu'une partie des salades "de la région", produite par forster-gruppe.ch, n'a plus grand chose à voir avec l'agriculture.

 

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