A Genève, un gouvernement mi-mi pour des défis 4.0 (07/05/2018)
On a connu le monocolore, le ni-ni, le à hue et à dia, nous aurons pour le prochain quinquennat le gouvernement mi-mi: mi-gauche, mi-droite. La balle au centre et l'arbitrage à Poggia?
Mimi aussi car, le sans diplôme renvoyé, le gouvernement genevois apparaît très homogène, trop peut-être. Franchement, y a-t-il dans ce gouvernement des vraies divergences politiques? Entre un Maudet qui tend la main au sans papier avec Papyrus, un Hodgers qui densifie, une Emery Torracinta qui inclue, un Dal Busco naturellement au centre, qui va détonner? La libérale Fontanet classée la plus à droite? On en doute.
Le sacrifice de Luc sur l'autel de la démocratie et l'accession d'un deuxième socialiste, c'est une chance pour Genève de retrouver les accords politiques nécessaires pour faire passer la réforme fiscale des entreprises, la modernisation de la fonction publique (caisse de pension, statut et grille des fonctions) et tenir le budget.
Maudet va donc reprendre la Chancellerie et devra trouver un.e nouvel.le chancelier.e. Pour quoi faire? Et quoi d'autres? Que va-t-il garder de son ancien département? Sûrement pas la sécurité.
Face à la police, le toujours benjamin du Conseil d'Etat a fait le service minimal. Il en sait assez pour laisser aller au charbon un bleu, qui sera moins bleu que celles qui se sont cassé les dents sur la gouvernance de la maréchaussée: Micheline Spoerri, Laurent Moutinot et Isabelle Rochat.
Thierry Apothéloz président des communes genevoises, en charge des politiques cohésion sociale, petite enfance, police municipale, pompiers & protection de la population, informatique & téléphonies à Vernier, deuxième ville du Canton et cinquième de Suisse romande, est donc tout désigné pour permettre à la gauche, qui se lève comme un seul homme quand la France incarcère deux Genevois pour délit de solidarité, de prouver que la sécurité, c'est aussi son affaire.
En cas de dérapage du bleu pas si bleu, le président sera là pour tenter de redresser le cours des choses, tout comme Longchamp a cornaqué le ministre des Finances pour le budget et le renflouement de la Caisse de retraite (un projet inachevé) et d'autres.
Certes Pierre Maudet devrait quitter la présidence de la conférence des directeurs de police de Suisse mais nécessité fait loi, il connaît ses pairs et ses pairs le connaissent. Et d'autres défis l'attendent
Le super-ministre, toujours candidat au Conseil fédéral, a une ambition autrement plus redoutable: lancer et maintenir Genève et la Suisse en tête du peloton du Monde 4.0.
Les système autoapprenants commencent à rebrasser les cartes, à bouleverser les métiers, à transformer les produits et les services, à révolutionner les rapports économiques et les mécanismes de la confiance qui sous-tendent l'ensemble. Le Grand Genève sera-t-il un phare de l'économie de la blockchain, de l'intelligence artificielle, des robots, des couturiers de l'ADN?
En tant que ministre de l'Economie et des systèmes d’information, également membre du comité de pilotage de Digital Switzerland, Pierre Maudet sait les enjeux de cette révolution du XXIe siècle. Il devra s'appliquer durant sa présidence à mobiliser les ressources et à changer les structures - y compris mentales - qui pourraient ou ne manqueront pas de faire obstacle à ces technologiques qu'il faut mettre au service des humains et du vivant.
Vaste chantier. Le premier d'entre eux sera celui de la fonction publique qui peut être le fer de lance d'une administration 4.0. Comme président de cette République bénie des dieux, Pierre Maudet doit investir dans la valeur la plus précieuse, la valeur humaine.
Bon courage Monsieur le président!
(photo: Pierre Maudet au temps où il était aimé des agents de la sécurité)
08:03 | Lien permanent | Commentaires (1)
Commentaires
"un.e nouvel.le chancelier.e."
Est-ce pour célébrer un deuxième siège socialiste que vous vous pliez aux ordres de Madame Salerno pour insulter la langue française?
Écrit par : Mère-Grand | 07/05/2018