Ringard le salon de l'auto de Genève (03/03/2018)

88e salon de l'auto.jpgQue voit-on sur le supplément officiel vantant le Salon de l'auto publié par la galaxie Tamedia et sur le site de Palexpo et celui du 88e GIMS lui-même? Des carrosseries, que des carrosseries. Agressives, sportives, hors de prix. Rien sur la mobilité urbaine, pas grand chose sur la voiture électrique et moins encore sur les navettes autonomes.

Le Salon de Genève est à l'image de ses dirigeants, hors d'âge. L'avenir des médias secouent le landerneau politique et médiatique suisse, l'obsolescence du Geneva international motor show semble le laisser de glace. Comme si la mobilité au quotidien n'était pas aussi un service public.

La lecture d'un des éditos de The Economist de cette semaine "Who is behind the wheels?" en ouverture à une série sur les navettes autonomes m'a incité à aller voir les archives du Journal de Genève qu'on trouve sur le site du Temps. J'ai tapé le mot automobile.

Le système renvoie dans la seconde quelque 133'000 occurrences. La première remonte à 1876 mais les plus intéressantes sont de 1896. On y lit notamment la première publicité pour une automobile.

jdg automobile 2 juin 1896.jpg

Il y fait mention notamment que le véhicule est sans danger. Une précision importante alors.

automobile 7 mai 1896.jpgLe  7 mai 1896, on trouve toujours dans le Journal de Genève cet entrefilet explicite (cliquer sur l'image à gauche). La peur de l'accident, la peur de la voiture folle, cette même prévention va retenir le bras du législateur d'aujourd'hui quand il s'agira tantôt d'ouvrir les routes aux voitures autonomes.

A l'époque les Genevois étaient sans doute plus audacieux. Certes le Salon de l'auto de cette micro-ville (en rapport avec la dimension des métropoles qui accueillent les autres grands salons qui comptent dans le monde) a vu le jour en 1924, mais le canton connaissait alors plusieurs constructeurs de véhicules et avait abrité un premier salon éphémère en 1905.

Je ne peux pas terminer cette petite incursion dans les archives du JdG sans citer ce petit article du 1er octobre 1896 sur les premiers pas du TCS. A qui je ne saurais trop recommander pour dépoussiérer son image d'installer en ville de Genève des stations saisonnières de parkings de vélos, sécurisées et couvertes sur quelques places de parking à voiture. Point besoin pour cela de creuser le macadam, il suffirait de déposer sur la case de parking une structure métallique, de la dimension de ladite case avec cette mention:

Offert aux cyclistes de Genève par le TCS

Quelques-uns pourraient même offrir le jus pour les vélos électriques. Au-delà du coup marketing, le TCS pourrait utilement envoyer un petit électrochoc à ses membres en leur rappelant que le règne de la bagnole en ville, c'est bientôt fini (sauf exceptions: livraisons, intervention liée à un travail, handicaps, parkings enterrés prépayés...)

 

tcs 1er octobre 1896.jpg

Et encore une pour la route, cette annonce de souscription, on dirait crowdfunding aujourd'hui, datée du 17 novembre 1896, en vue de construire une fabrique de moteurs et d'automobiles. La même année, une autre annonce signale que Benz, dont une voiture a participé au rallye Paris-Marseille-Paris sans encombres, a créé une usine capable de sortir 600 voitures par année, la plus grande du monde.

jdg automoile 17 11 1896.jpg

 

 

 

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