Federer, de GOAT à UDC (28/01/2018)

federer 20e.jpgJe ne suis pas un fan de tennis, mais je reconnais que les champions ont quelque chose de fascinant. Federer, à entendre les panégyriques que déversent notre télévision publique et tous les journaux suisses au soir de son vingtième titre en grand chelem, est plus qu'un champion. On dirait un saint si ce mot n'était pas politiquement correct. Encore que #GOAT (greatest of all time) est sans doute trop policé pour en fait un vrai. Les saints ont rarement un parcours sans accrocs, lesquels sont d'une toute autre nature qu'une blessure qui vous tient six mois hors jeu. 

Ce que je retiens encore, c'est que notre Rodger, notre Fedou à nous, est à moitié suisse (sa mère est comme on sait sud-africaine d'ascendance française et néerlandaise, dit wikipedia), ce qui doit nous rendre un peu modeste, à l'instar de nos voisins si cocardiers dont l'équipe de football est comme chacun sait black blanc beur. 

Pourtant Federer est bien une icône suisse, comme les montres (la précision, la régularité), comme le fromage (l'émotion, le goût fleuri de la pâte dure), comme les CFF ou La Poste (la ponctualité, le professionnalisme), comme le Cervin (la majesté, le défi), comme la démocratie directe (le fair play, la maîtrise de soi), comme Guillaume Tell (le mythe, la confiance)...

Mais pourquoi ce nationalisme dans un sport individuel qui est aussi un gros business? Même les larmes en font partie.

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