Les myrtilles du Pérou et l'agriculture suisse (04/01/2018)

IMG_3155.JPGC'est l'histoire d'un petit garçon qui adore les myrtilles. Sa grand-mère s'en va donc quérir pour son p'tit loup une boîte de ces fruits chez un commerçant qui fait sa pub et construit son image sur la région. D'où viennent les perles bleus? "Origin Peru", lit-on sur la boîte. Plus précisément de Trujillo. L'occasion d'un voyage imaginaire dans un pays mystérieux que la grand-mère connaît grâce aux Sept boules de cristal et au Temple du soleil,  et qu'elle a hâte de relire avec son petit fils. Sur la boîte, il est aussi écrit "by Danper".

L'enquête commence. Facile, il suffit de taper Danper sur Internet. On découvre qu'il s'agit d'une entreprise agricole, grosse de 6000 hectares au sud et au nord du pays et de 6500 employés, qui collectionne les prix de l'innovation et de la durabilité. Dan vient de Danois et Per de Pérou. 

Et on se dit deux ou trois choses.

Qu'il n'y a pas que les Chinois pour investir et faire prospérer les terres agricoles ailleurs. On le savait avec les plantations. Les Chinois ne font que ce que les Européens et les Américains font depuis belle lurette. 

On se demande s'il n'y a pas des entreprises suisses dans ses maxi-exploitations. Et l'on se souvient que le premier produit agricole exporté par la Suisse est... le café et que le chocolat doit suivre de près, certes avec un peu de lait de nos vaches, qui elles avalent pas mal d'aliments concentrés d'Outre mer.

On se demande enfin combien de temps encore le modèle de la petite exploitation familiale, encore propriétaire de ses terres (en fait c'est souvent le banquier qui l'est) va tenir ici. Et pourquoi il n'y aurait pas ici comme ailleurs des très grandes fermes (Migros, Nestlé ou autres) dans nos campagnes? N'y a-t-il pas belle lurette que nos manteaux ne sont plus fait de la laine de nos moutons, filée et tissée - comme le fromage, mais de moins en moins - dans des ateliers "de la région"?

 

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