Bonne année 2018, évidemment (01/01/2018)
L'usine thermonucléaire qui nous tourne autour, se lève et se couche chaque jour, monte et descend dans le ciel bleu au gré de saisons est une étoile singulière sans qui nous ne serions pas.
Il y a des siècles pourtant que plus grand monde ne lui rend un culte. Le soleil et son chapelet de planètes sont perdus quelque part dans une galaxie, elle-même est perdue dans un univers dont on pense qu'il eut un commencement, le fameux big bang, qui ne nous dit rien d'avant. A moins que cet univers ne soit qu'un des possibles et qu'en vérité bien des mystères nous échappent encore.
Dans un blog dont il a le secret, Maurice-Ruben Hayoun s'étend ce 1er de l'an neuf sur ce temps éternel que nous autres humains, ici (ce n'est pas le cas partout), aimons rythmer, refaire sans cesse le passé à notre aise, rêver le futur, lui donner un début et une fin, batailler au présent pour partager, parfois imposer notre point de vue à nos voisins.
Il ne viendrait à l'idée de personne de souhaiter que l'année qui s'ouvre soit mauvaise. Je forme donc des voeux pour que cette 2018e année - depuis le dernier événement fondateur de notre ère - soit toute de sérénité.
J'aime ce mot de sérénité. Il dit le contentement qui naît de l'équilibre des choses, d'une dynamique vertueuse fondée sur la solidarité, la mesure, l'économie. La volonté de faire ensemble le bien commun, de ménager la plus grande liberté, la plus grande égalité.
Plus vite dit que fait.
Dans son billet de Nouvel An, qu'elle a postée sur son blog, Esther Alder prétend que "l'aggravation des inégalités n'est pas une fatalité" et que "Les choix politiques nécessaires, guidés par le souci du bien commun sont nécessaires, sont à la portée de chacune et chacun d’entre nous". On voudrait croire la ministre Verte des Affaires sociales de la Ville de Genève. Mais lui arrive-t-il de s'interroger sur l'origine des presque deux milliards de francs qui garnissent chaque année l'escarcelle de la cité? On le sait, une part de la manne publique vient de ses bénéfices que des entreprises multinationales font apparaître à Genève qui les taxent deux fois moins que les bénéfices des entreprises locales. Penser global, agir local...
Les inégalités s'accroissent, souligne-t-elle, en citant l'économiste Pikety. Cependant les pauvres ne s’appauvrissent pas, au contraire, le problème c'est que les très riches, mais aussi quelques plus futés, plus rapides, plus doués s'enrichissent toujours plus vite. Que faire? Taxer les robots (propriétés des riches/futés/rapides/branchés) et redistribuer la collecte sous forme d'un revenu universel à tous les infortunés/benêts/lents/déconnectés? L'idée fait son chemin, mais elle est un peu courte. Et comment taxer les robots sans frontière? Penser global, agir local...
La frontière sera encore une fois au cœur de la politique genevoise ce printemps. Dans leur blog respectif, les deux apparatchik des partis nationaux du cru, l'UDC Eric Bertinat et le MCG François Baertschi, agitent la peur de l'étranger, la peur des robots, la peur des financiers sans visage et sans patrie pour ameuter leurs troupes. Colère mondialisée, fermeture des Sam suffit. Penser global, agir local...
La colère est un sentiment en hausse. Pas seulement dans les partis nationalistes. Elle s'étend dans le monde entier. Partout. Et prend volontiers le monde occidental comme cible. Elle s'abreuve dans les ressentiments longtemps retenus, contraints, cuits et recuits, fruits vénéneux de vieilles politiques hégémoniques, des colonisations séculaires à sens unique, des libertés économiques inégales. C'est là, le plus grand défi qu'affronte le monde de 2018 et des années à venir. Penser global, agir local... Mais surtout global.
Une très bonne année à tous, évidemment!
17:26 | Lien permanent | Commentaires (1)
Commentaires
Merci pour moi, ainsi que du cadeau de la newsletter..... :))))
Avec mes meilleurs souhaits pour 2018 M. Mabut
Patoucha
Écrit par : Patoucha | 02/01/2018