L'évêque de Genève: sans sous mais pas sans valeur (21/08/2017)

pascal-desthieux-2-800x450.jpg"Je suis inquiet car les dons ont diminué." Datée du 15 août, fête de l'Assomption, qui ne fut donc pas chômée au 13 rue des Granges, la lettre de l'abbé Pascal Desthieux, pas encore vice-évêque de Genève, mais en charge des quelque 200'000 catholiques du canton, la lettre s'alarme d'une diminution sensible des dons cet été. Bref, l'église est dans le rouge vif et devra sans doute restructurer. 

Or sur ce point, c'est le silence radio total. Le vicaire épiscopal lance un appel mais ne rappelle pas ce qu'il fait des dons (3 millions en 2015, 15% de moins déjà en 2016). Il ne dit rien surtout du patrimoine immobilier de l'église. Celui-ci est-il correctement géré? Pourrait-il dégager davantage de moyens? La réponse est évidemment oui. 

 

On demandera donc à l'église qu'elle joue cartes sur table et qu'elle publie un audit indépendant de son patrimoine évalué à la fair value ou juste valeur, comme disent les auditeurs, et comme réclament les règles comptables.  

On ne prendra que deux exemples pour démontrer que l'église détient des biens importants. Dans mon unité pastorale, (Veyrier, Troinex Compesières), il y a trois paroisses, donc trois conseils qui gèrent jalousement le patrimoine. Il y a surtout trois églises. La plus grande celle de Compesières n'est plus jamais pleine même à Noël. On n'y dit la messe que tous les quinze jours devant une poignée de fidèles âgés. Il n'y a guère plus de monde à Veyrier (une messe tous les quinze jours en alternance) ou à Troinex (une messe le samedi soir). 

Il y a donc manifestement trop d'églises dans ce secteur. Difficile de recycler les édifices de Compesières et de Veyrier (qui ont été rénové à grand frais récemment et sont gardés hors gel tout l'hiver...). En revanche, l'église de Troinex (une passoire énergétique bâtie dans les années 50) pourrait tout à fait laisser sa place à plusieurs bâtiments de rapport. La parcelle, nous dit le SITG, mesure 7980 mètres carrés et est en zone 4B (même pas protégée).

troinex eglise 7980 m2 4b.pngIl en va de même du temple de Troinex. Ensemble ces deux paroisses pourraient se contenter d'une ou deux salles de réunion ou de rassemblement à Veyrier, commune qui autrefois n'en faisait qu'une avec Troinex...

Les protestants, qui ne sont guère mieux lotis, ont déjà démoli un temple, celui de la rue de Carouge. D'autres suivront. (A propos de Fusterie, j'imagine que les protestants gagneraient à en confier la gestion aux tisserands modernes du vivre ensemble, les GAFA)

Parions sans grands risques qu'il y a trop d'églises et de temples dans bien d'autres endroits à Genève. Quand les deux servantes de Jésus Christ feront-elles de concert un état des lieux sans concession?

Je parie que ce jour-là, on fera apparaître des valeurs et disparaître des coûts d'entretien. 

Alors, cher frère Pascal, vous qui êtes neuf dans la fonction, prenez votre courage à deux mains et faites le ménage. Pourquoi ne commenceriez-vous pas par vendre votre siège épiscopal, le fameux 13 rue des Granges? Je note pour dire toute la vérité connue, c'est à dire publiée par l'ECR, que exercice 2016 a été équilibré justement grâce à l’aliénation d'un bien immobilier.

 

Signé: un catholique qui paie encore sa contribution ecclésiastique

 

Petite question: Toute association qui se respecte demande une cotisation minimale à ses membres chaque année. Si chaque baptisé catholique (sans charge de famille) payait 15 francs par année et chaque famille 25 francs, quelle serait la somme récoltée? Et que deviendraient les non cotisants? 

 

A lire: Vicaire épiscopal à Genève, quels défis?

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