La patronne principale de la France et les dragons (15/08/2017)

vierge assomption.jpgEn faisant un tour chez Payot Cornavin, j'ai encore une fois constaté la part congrue consacrée au christianisme. Pas un seul livre, sur le plateau dédié aux enfants, n'évoque cette culture qui a forgé l'Europe et sa culture comme une bonne partie du monde. Rien sur l’Assomption de Marie (mère de Dieu, disent les chrétiens), la troisième patronne principale de la France avec Thérèse de Lisieux et la Pucelle d'Orléans.

Ce n'est pas vraiment nouveau,  me direz-vous, et c'est sans doute le reflet marchand du désintérêt des gens d'ici pour ce type d'édition. Une section est certes consacrée aux religions et à l'ésotérisme. Le XXIe siècle ne sera donc pas religieux comme Malraux l'aurait dit? Il n'est, il est vrai, que commençant, le XXIe.

La revue Choisir (éditée à Carouge par les Jésuites suisses) consacre son numéro de cet été aux extrêmes. Lecture féconde (quoique la petitesse des caractères n'en facilite pas l'accès). L'extrême de l'ascèse propre aux moines, l'extrême des djihadistes, l'extrême de la vérité qui n'en tolère point d'autre, l'extrême de la vie sans Dieu, sans finalité. L'extrême de la vie en fin de vie, l'extrême de la création qui s'en va, grâce à Crisp (premier mais sans doute pas dernier outil du génie génétique), recomposer le code ADN, l'extrême du don de soi, de l'amour du prochain... De tous ces extrêmes et d'autres, la revue n'en évoque que quelques-uns, dont la fameuse maxime prêtée à Malraux.

Aujourd'hui la France est en fête (et surtout en vacances). Elle chôme. Sauf ses centres commerciaux. La commémoration de la mort (dormition) de Marie et de son enlèvement (corps et âme) auprès de son fils Jésus nous projette dans une histoire merveilleuse comme le sont les contes et les fables et auquel notre temps, rationnel en diable, est étranger. Quoique Games of the Throne et ses avatars, mettant en scène des surhommes ou des surfemmes à vies multiples et des dragons, ne lésinent pas sur le merveilleux, dans un registre beaucoup plus sinistre, voire mystique. Tiens revoilà Malraux!

 

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