Kosovo, Albanie, Monténégro... Suisse (16/07/2017)
Une petite quinzaine de jours à travers le Kosovo, la côte albanaise et monténégrine ne donne évidemment qu'un piètre aperçu de l'incroyable millefeuille social, ethnique, religieux, culturel, politique - techtonique même - de ces pays où l'euro est la monnaie d'échange officielle (au Kosovo et au Monténégro et de facto en Albanie même si les commerçants vous rendent la monnaie en leks), démontrant le statut de protectorat ou de bailliage commun dans lequel sont ces confettis à des degrés divers, en attendant une hypothétique immersion dans la fédération des Etats européens. Pour cela, il faudrait que l'Europe fasse sa révolution de 1848.
Je ne sais pas encore si l'ouvrage publié fin juin par NZZ-libro «Kleinstaat Schweiz – Auslauf- oder Erfolgsmodell?" (de Jaeger et Hummler) évoque la constitution de la Suisse moderne, qui mit tout de même plus d'un siècle à accorder le droit de vote à ses citoyennes (les radicaux républicains sur ce point ont mit du temps à convaincre les esprits du mâle dominant - c'est dire combien le Kanun (la loi coutumière dans le monde albanophone) a encore de beaux jours devant lui -, mais on comprend à quelques conversations (un ami est un des survivants de l'opération de la police serbe qui tua 52 membres de la famille Jashari dont Adem, un des fondateurs de l'UÇK - son nom est associé à celui de l'aéroport de Pristina-, qui déclencha officiellement la guerre de libération du Kosovo) et à la lecture de Kadaré combien il est difficile voire impossible de recoller ces pays tant les hormes et leurs territoires sont émiettés. Et que seule la liant européen pourra apporter sinon la concorde du moins les instruments d'une pacification durable dans ces régions meurtries et torturées depuis des milliers d'années.
A suivre
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