Place des Volontaire: densifions la ville, verdissons les toits! (08/06/2017)
Je suis sur la terrasse du Volontaire, le bistrot temporaire de la coopérative La Ciguë. L'Usine sur ma droite, quatre niveaux sur rez, la rue de la Coulouvrenière en enfilade que ferme à l'horizon un bâtiment bas (au passé industriel sans doute aussi). De l'autre côté du fleuve, le vaste ensemble des rives du Rhône, qui a remplacé les taudis d’antan, donne une touche de modernité à la colline de Saint Jean naissante, où il s'adosse. Sur six à douze étages.
Pourquoi, me dis-je in petto, ne pas construire deux niveaux ou trois niveaux de plus sur la ci-devant Usine, tout en verre et un toit plat par dessus, engazonné et ouvert aux adeptes de la nature en ville?
La ville de Genève n'est pas si dense qu'elle le prétend. Elle l'est parce qu'elle calcule sa densité par rapport à sa dimension lilliputienne: 200'000 habitants sur 16 km2. La commune de Zurich est six fois moins vaste: 400'000 habitants sur 88 km2. (A ce sujet. Genève, Zurich: deux communes aux antipodes)
En ville de Genève, les bâtiments ne sont pas si hauts. La ville pourraient en quelques endroits supporter aisément quelques tours d'habitations (ce qui est modestement prévu dans le toujours futur quartier de la Praille).
Bref, si les Verts qui détiennent le département de l'Urbanisme depuis quatre ans bientôt, mettaient leurs slogans en oeuvre, ils militeraient pour la construction de la ville en ville, le verdissement des toits (notamment de tous les toits des immeubles surélevés) et leur ouverture au public, et quelques gestes urbanistiques et architecturaux audacieux. De quoi installer enfin Genève dans le XXIe siècle.
Au lieu de ça, on s'en va urbaniser les Cherpines, naguère une des meilleures terres maraîchères de Genève. On va couvrir d'immeubles les terres agricoles de Bernex est et nord, alors que le coteau de Lully-Confignon-Bernex se prêterait à merveille à l'accueil de la population, sans réduire la surface cantonale de culture du blé et de pommes de terre, chère aux aménagistes de la Berne fédérale, toujours adeptes du plan Wahlen, et à leurs héritiers les partisans de l'autarcie alimentaire, version Sam Suffit.
On bouscule aussi les villas des années d'après-guerre, ce qui est de bonne guerre, mais ne permet pas des opérations urbaines d'envergure.
Combien y a-t-il de toits dans la commune de Genève qui pourraient monter au ciel et se parer de vert citoyen?
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