Troinex ma voisine fête le bicentenaire de son divorce (19/05/2017)

bicentenaire troinex.jpgLa commune de Troinex n'y va pas par quatre chemins. Cette fin de semaine, elle ferme les routes qui la relient à ses voisines, Bardonnex à l'ouest et Veyrier à l'est. Impossible d'aller faire ses emplettes locales au marché Chavaz sans passer par la France et les douanes de Pierre-Grand, de Bossey ou de Veyrier ou par le chef-lieu de Genève sud, soit la cité sarde, Carouge, que quelques politiciens en panne d'audience voudraient marier avec Lancy.

Troinex fête le bicentenaire de son divorce d'avec Veyrier, le 30 mai 1817. Entre les deux villages, il n'y avait pas que des marais, mais aussi deux histoires, deux peuples: les catholiques de Veyrier qui avaient perdu le pas de l'Echelle lors de la création du canton en 1815, et les bourgeois protestants de Genève qui avaient bâtis leurs maisons de campagne du côté de Troinex, dans les anciens territoires du prieuré de Saint-Victor, nationalisés en 1543 au détour de la douloureuse histoire du Genevois, alors occupé par les Bernois, après la Réforme. Bref deux communes antinomiques.

Veyrier ne fête pas ce divorce. Pas plus que Plan-les-Ouates ne fêta la division de la commune de Compesières. Pourtant, ces deux anciennes communes gardent des liens, c'est la fanfare de Veyrier qui donnera l'aubade ce samedi sur le coup de 18h. Quand aux footballeurs de Troinex, c'est traditionnellement sur les terrains du stade Alfred Comoli de la commune de Bardonnex qu'ils s'entraînent, la municipalité de Troinex n'ayant jamais investi dans un stade d'un sport, sans doute trop populaire. 

Que souhaiter à Troinex pour cet étrange anniversaire?

- De briser les frontières? L'heure est malheureusement à leur fermeture et à l'érection de nouveaux murs.

- D'être le ferment d'un pouvoir municipal rénové au seuil du XXIe siècle? * L'heure est malheureusement au statu quo, chacun chez soi et Sam suffit, alors que la mondialisation avance à marche forcée, comme ni Marx ni Jésus, tous deux ardents défenseurs de l'égalité des camarades et de son prochain, n'avaient osé l'espérer.

Les informations disponibles tant sur le site Internet de la commune que  sur le journal communal ne disent pas se les autorités des communes voisines, suisses et françaises, sont invitées à la cérémonie officielle. Rien non plus sur la présence ou non du président du Conseil d'Etat ou d'un autre ministre qui, s'il est là, devrait pour le moins rappeler le mandat de la nouvelle constitution genevoise qui dit en ses articles 138 et 139:

Art. 138 Principes
1 Le canton encourage et facilite la fusion de communes.
2 A cet effet, il prend des mesures incitatives, notamment financières.

Art. 139 Procédure
1 Une fusion peut être proposée par les autorités communales, par une initiative populaire ou par le canton.
2 La fusion, la division et la réorganisation de communes sont soumises à l’approbation du corps électoral de chaque commune concernée. La majorité dans chaque commune est requise.

 

* A propos de ferment, voici quelles sont mes idées sur la question de la gouvernance politique à Genève

En 2025, combien de maires à Genève? Un, 13 ou 45?

Genève pourrait se passer des communes et n'en conserver qu'une ou deux

 

 

 

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