Résurrection urbi et orbi? (16/04/2017)
Qu'y a-t-il de commun entre une église copte d'Egypte ou syriaque de Syrie et mon église de Compesières, Troinex, Veyrier (trois bâtiments, pour une unité pastoral, une UP dans le jargon officiel, toujours distingués, au soir de Pâques, comme le centre visible de trois paroisses, celles de Saint Sylvester, de Sainte Marie-Madeleine et de Saint Maurice)?
Les Eglises d'Orient sont plus anciennes que celles de Genève, elles accueillent la même parole divine, s'en remettent au même Dieu pour faire des hommes-bêtes, générations après générations, des humains saisis d'amour, épris de justice et de paix, pleins d'espérance.
Ce n'est pas encore gagné. Ça ne le sera sans doute jamais. Car l'homme-bête est ce qu'il est. Car s'il est fait à l'image et à la ressemblance de Dieu, c'est un devenir plutôt qu'un passé, un potentiel plutôt qu'un fait, une volonté à faire plutôt qu'un acquis.
Le commun entre ici et là bas, c'est que les églises se vident.
Ici par lassitude, indifférence et scientisme, là-bas par la persécution d'autres croyants, dont la foi exclusive ne peut imaginer que leur vérité pourrait être conjoncturelle, plurielle.
Rien à redire sinon la peur des dogmatismes dont le christianisme et quelques -ismes ont tour à tour peuplé les charniers. Le Christ en fut une victime. Le reste appartient à la foi qui là s'étiole là-bas se raffermit.
Hier soir donc, moins de cent chrétiens, de rite catholique romain, pour une population d'environ 15'000 habitants ont convergé à Compesières, un sanctuaire qui peut en contenir 300 en serrant bien. L'église de Compesieres fut agrandie en 1835. Elle desservait alors les populations des communes de Bardonnex et de Plan-lesOuates, qui n'en faisaient alors qu'une. Pas plus de 1500 habitants alors. Très peu de protestants, quasiment aucun croyants d'ailleurs, d'agnostiques ou d'athées dans ces communes savoyardes, rattachées quinze ans plus tôt sans consultation des habitants à la République et canton de Geneve.
Les temps changent. Ils n'ont pas fini de changer.
Reste le mystère qui depuis la nuit des temps interpelle l'homme-bête, croyants ou non. On en trouve quelques illustration ici et là. J'aime particulièrement les réponses des deux théologiens invités par La Tribune de ce week-end de Pâques, la protestante Isabelle Graessle et le catholique Pierre Emonet.
J'aime aussi les blogs de Daniel Neeser, un pasteur, qui a commenté ce que l'on appelle encore la semaine sainte en ce monde qui célèbre chaque jour une journée mondiale mais oublie les saints qui sont autant de témoins de l'indicible. J'aime aussi le dernier blog du théologien et conseiller municipal socialiste Sylvain Thévoz.
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