Morose la presse, morose le monde? (15/03/2017)
Moroses la presse, morose le monde? C'est une hypothèse de travail.
Le monde va plutôt mieux. Le nombre des accidents mortels en Suisse est retombé au niveau des année 40 alors que la densité du trafic a été multipliée par 40: huit fois moins de morts qu'en 1971. Le monde ne connaît pas de guerre. Les conflits existants n'ont rien à voir avec la dernière guerre mondiale ni avec les guerres de libération coloniales et leurs avatars et répliques.
La faim frappe toujours bien trop de monde mais pas pour des raisons de manque de nourriture ou d'incapacité des paysans (avec ou sans terre) de produire assez d'aliments (les hamburgers d'insectes ou biogénérés - seitan ou viande artificielle - devraient réduire le cheptel bovins)...
La santé fait des bonds en avant (mais risque de nous appauvrir)... Les loisirs et les festivals sont nombreux et variés comme jamais... Et ne sont pas sans peser sur les budgets des familles.
Les rentiers (en Suisse du moins) conservent leurs rentes intacts quand celles des actifs, il est vrai, s'érodent au gré de l'espérance de vie et l'atonie des taux d'intérêt...
Le fléau vécu ou redouté, c'est l'emploi, le principal échec du système économique et politique actuel. Cependant, 90 à 95% de la population active travaillent, ce qui reste un niveau historique élevé.
Et pourtant, le monde va mal, entend-on. La peur gagne. Les murs s'érigent. Les frontières s'hérissent. Les rumeurs courent, prennent le pas sur l'info avérée, jusqu'au sommet de la classe politique. C'est le sentiment des gens.
Question donc: le vague à l'âme des journalistes dont l'emploi est menacé, dont le métier est critiqué, ne déteindrait-il pas sur le produit de leur travail et sur l'humeur générale?
À moins que l'humeur ne soit déjà plus influencée par les médias classiques mais par les nouveaux médias relayés par Facebook. À ce sujet on lira l'enquête parue cette semaine dans Libération. Édifiant!
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