Building Global Community: première épître du Livre des faces (20/02/2017)
Mais de quoi il se mêle ce mec!
Le mec, c'est Marc Montagne de Sucre. Il a créé en moins de 15 ans le plus grand média du monde. Et pas un média traditionnel qui ne fonctionne que dans un sens - celui des journalistes vers les lecteurs - qui ne laissent à ceux-ci que le choix de payer ou de ne pas payer. Non, le Livre des faces - c'est le nom de l'entreprise de M. Montagne de Sucre - est tout au contraire construit sur l'interaction gratuite des usagers. Le Livre des Portraits ne produit rien, il met en relation des amis. (Et se finance entièrement, tout comme 20 Minutes, TF1 ou CNN, grâce à la pub, mais aussi grâce aux mises de fonds de ceux qui ont cru dans ce projet.)
Au fond, c'est comme une religion. Une religion ne produit rien, elle met les croyants en relation directe ou non avec une ou des divinités, ou le contraire dans les religions révélées. Et par voie de conséquence entre les humains eux-mêmes, qui sont (ou devraient être) aussi des amis, voire des enfants de Dieu.
il manquait cependant au Livre des faces un Evangile. Building Global Community est sans doute sa première Épître.
Mark Zuckermann n'est pas un pasteur qui s'inquiète du salut de l'âme des amis qui fréquentent Facebook. Il est plutôt un politique que l'Etat du monde inquiète et qui découvre que le marché ne sait pas faire certaines choses et qu'il faut donc un effort collectif pour créer du bien commun, comme une planète qui ne s'échauffe point trop, des virus qui ne virulent pas trop, des terroristes qu'il faut socialiser, voire neutraliser, et même des amis qui broient du noir et que l'on pourrait dissuader de se suicider.
Bref, foin des bulles et du communautarisme dont on accuse Facebook, le réseau relie une communauté des amis. À l'exemple de la communauté internationale, dont on voudrait qu'elle soit le bras armé du bien (des démocraties avancées), le réseau Facebook, qui rassemblera bientôt deux milliards d'adeptes, doit prendre conscience qu'il n'est pas une collection d'egos, divisés en clans ou en nations (et en une centaine de langues). Non, il est venu le temps où "Egos de tous les pays bien unis" ont quelque chose à faire pour le bien commun de la planète et de ses habitants.
En marche, donc...
C'est intéressant à l'heure où les institutions nées des Evangiles, des Lumières, de la Déclaration d'indépendance des Etats-Unis, de la Révolution françaises, de Marx, de l'Encyclique Rerum novarum, de Sartre et sans doute de quelques autres marquent le pas, semblent engluées dans les conventions et les palabres, perdent leur assise populaire, ce peuple mythifié que le moindre tweet déroute comme un troupeau de mouton.
Zuckerberg n'est pas le premier à se servir du net pour créer de la volonté populaire. Ils sont même innombrable et souvent in- ou méconnus. Les sites de pétitions en ligne se multiplient. (Lie à ce sujet un article de Libé) La plupart exigent des actions des vieilles institutions.
Wikipedia reste à mon avis de loin l'œuvre collective la plus remarquable. Je tombe sur le site d'Harari dont je lis Sapiens... Ces initiatives fleurissent généralement en marge des institutions. Ce qui en dit long sur leur état d'obsolescence.
Ceoendant une piètre gouvernance vaut sans doute mieux que le règne de l'anarchie.
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