Dal Busco et ses collègues ministres des Finances doivent rassurer les Suisses (02/02/2017)

IMG_3411.JPGLa gauche qui dit lutter contre le privilèges fiscaux est en train de conserver les statuts fiscaux spéciaux des holdings, des sièges de multinationales et des négociants en matières premières, toutes des activités financières souvent opaques, que par ailleurs elle critique à tout va.

La gauche qui s'est fait le chantre de l'Europe et de l'internationalisme conserve un régime fiscal qui spolie d'autres nations.

La gauche toujours prompte à augmenter les impôts se fait la défenderesse de la classe moyenne, dont les impôts, assure-a-t-elle, vont augmenter pour compenser les trois milliards de pertes fiscales de la RIE III, occultant le fait que les deux premières réformes de la fiscalité des entreprises ont au contraire debouché sur des augmentations des recettes fiscales (ce que montre le graphique, la part en rouge montrant le manque à gagner tel que la gauche l'évalue).

La gauche enfin n'a aucune vergogne, année après année, à financer la politique sociale, notamment, grâce à des recettes fiscales indues, fruit d'un dumping suisse, des recettes qu'elle sait menacées depuis dix ans.

Extraordinaires paradoxes.

Cerise sur le gâteau, la gauche semble, à dix jours de la clôture du scrutin, plus crédible que la droite prise de court et que menace une défaite historique dimanche 12 février. Décidément, il n'y a pas que Trump qui manie la démagogie.

Certes, la nouvelle majorité PLR - UDC sortie des urnes fédérales a chargé le bateau en garnissant la boîte à outils d'instruments nombreux sans réclamer en compensation des entreprises qui vont bénéficier d'une forte baisse d'impôts quelques engagements forts en terme d'emplois, de conditions de travail, d'investissements.

Sauf que, la mise en œuvre de la boîte à outils appartient très largement aux cantons. C'est à eux de savoir raison garder et ne pas s'engager dans une concurrence fiscale néfaste.

La conférence des directeurs des finances, favorables à la RIE III, ferait bien de donner de la voix et de s'engager à une mise en oeuvre mesurée des patent box, primes pour la R&D, intérêts fictifs calculés que pourront déduire les entreprises fortement capitalisées, etc et rappeler aux entreprises leurs responsabilités sociales.  

Une initiative pour le charismatique Dal Busco? Il reste très peu de jours pour agir! 

Au final, si le PS l'emporte (grâce à l'activisme militant sur les réseaux sociaux, la Suisse ne s'effondrera sans doute pas. Comme toujours dans ces cas-là, elle n'est pas seule à jouer de la sous-enchère fiscale. Trump nous réserve sur ce plan quelques surprises.

 

En matière de militantisme, je suis étonné de voir le mutisme des élus genevois à Berne à propos des objets soumis au vote. Notamment à droite. A part leur bobine sur des pubs qu'ils n'ont pas payées, il sont à ma connaissance plutôt absents des réseaux sociaux. Pas comme la conseillère nationale zurichoise Jacqueline Badran qui paie de sa personne en tournant chez elle des vidéos militantes.

 

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