Blanchiment d'employeurs de travailleurs illégaux (22/12/2016)

justice de berne.jpg"La justice pénale genevoise a renoncé à poursuivre l'association Partage au motif, notamment (il y en a donc d'autres que le journaliste, sans doute coincé par l'espace congru de l'imprimé, ne dévoile pas), qu'elle ne s'était pas enrichie sur son dos." La lecture de mon journal préféré, ce matin, m'a à la fois réjoui et inquiété. Dans le cas d’Emmaüs, blanchi aussi, le travail était également illégal, un bénévole nourri et payé 150 fr par semaine pour quelques heures de bénévolat, six durant...

Embaucher un travailleur sans-papiers est donc sans conséquences pénales pour l'employeur, tant que ce dernier ne l'exploite pas et n'a pas l'intention de violer la loi... Tant mieux pour le travailleur et pour l'associations Partage, dont les tribulations polico-judiciaires n'ont pas toujours été aussi sereines ni bénignes (cf les emplois de solidarité).

Évidemment, le tribunal ne fait pas la loi, il l'applique, mais son arrêt peut faire jurisprudence. On doute cependant qu'il eût tranché dans le même sens si le travailleur "bénévole" avait été embauché par un particulier ou une entreprise. Même bien payé. 

Il n'est pas dit dans cette affaire si ces pauvres diables étaient soutenus par quelques autres subsides et bonnes âmes. Qui pourvoyait à leur logis, à leur vêtement, à leur santé dans ce pays qui dépense plus pour ses remèdes (12% du PIB) que pour sa nourriture (à peine 7%)?

«En cette période de fêtes de Noël et de rigueur climatique, la position du Ministère public n’était par ailleurs pas soutenable, dit un avocat. Genève doit pouvoir continuer à accueillir les personnes dans le besoin, quel que soit leur passeport.»

Sans doute, mais Emmaüs rejette à la rue 5 et 10 personnes par jour, lit-on encore. Que deviennent-ils? La loterie de la (bonne) fortune est aveugle. Comme devrait l'être la justice.

 

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