General Electric, Siemens, le groupe Mutuel et moi (02/12/2016)

siemens ge.jpgGeneral Electric et Siemens font presque le même chiffre d'affaires, autour de 100 milliards de dollars, un sixième en gros du PIB de la Suisse. Le géant américain des moteurs et machines électriques emploie moins de travailleurs que le géant allemand et dégage un profit double. Il paraît plus souple dans son organisation, moins hiérarchique et surtout plus proche de se transformer en un géant des logiciels industriels.

Grâce aux millions de capteurs dont il affuble ses produits, il veut pour tous créer des doubles virtuels. Ils seront connectés à leur millions de frères et sœurs réels qui gaveront en continu le modèle numérique de données de la vraie vie. De quoi permettre aux ingénieurs de tester toutes sortent d'inventions pour améliorer leurs œuvres et l'adapter au mieux des besoins des utilisateurs.

Je viens de lire ce fabuleux projets dans The Economist et ça m'a fait penser au projet de mon assureur, l'"abominable" Mutuel, qui a placé - oh horreur - deux de ses hommes à la présidence du parlement suisse. Mutuel m'invite à télécharger Ignilfe et à répondre docilement à son robot.

Ce que j'ai fait par curiosité.

Les questions sont intrusives. En quelques minutes, j'ai transféré à mon assureur un portrait robot de ma santé qui fait qu'en croisant ces données avec celles des ordonnances de mon médecin, il peut en un clic me comparer à tous les assurés qui ont joué le jeu et qui ont peu ou prou mon profil et - j'en suis convaincu - créer les bases d'un moi virtuel.

Objectif premier: me conseiller des comportements et des régimes bons pour ma santé (et par ricochet bon pour le porte-monnaie de tous les assurés). 

Objectif numéro 2: comparer les ordonnances des médecins et s'interroger sur tel ou tel assemblage thérapeutique, comparer avec des cohortes semblables d'autres pays. En tirer des bonnes pratiques. De quoi bannir quelques médicaments et quelques examens inutiles...

Objectif numéro 3: proposer à mon médecin traitant et à moi l'assuré des offres thérapeutiques pointues grâce à l'ajout des données collectées par ledit médecin et les labos, qui me scannent là où ça fait mal, et par les capteurs que les montres connectées et autres puces que l'on va m'offrir tantôt d'embarquer notamment dans mes vêtements (comme le suggère le dernier supplément Innovation Bilan/Swisscom). Big Data.

Objectif 4 ... 

 

17:37 | Lien permanent | Commentaires (1)