Pas d'abricots valaisans bio sans ogm!? (27/11/2016)
Loin de la course franco-française de la droite et du centre, la lecture de deux publications agricoles me suggère le titre de ce billet. A côté de la peur du nucléaire qui n'est pas majoritaire en Suisse, mes contemporains ont peur du réchauffement climatique, du chômage, des additifs alimentaires, du terrorisme, des barbares qui s'infiltrent à travers nos frontières, de Trump... et des OGM... (liste non exhaustive et dans le désordre)
Entre tous ses maux, quel est le pire, quel est le moindre? Les OGM sont-ils plus dangereux que le nucléaire?
Une chose est sûre, et c'est réjouissant, plus personne, ici, n'a peur de la famine.
Aujourd'hui une poignée d'agriculteurs, aidés d'une foultitude de scientifiques et de conseillers, nourrit une planète grosse bientôt de 7,5 milliards d'humains. la malnutrition et la faim ont pour causes principales le chômage, les guerres locales, l'incapacité de millions de paysans pauvres de produire efficacement, de stocker correctement les récoltes et de les acheminer proprement dans les villes.
Des problèmes qui ont été largement surmontés ici depuis deux siècles (et il reste à faire), grâce à une formation continue des paysans (qui se souvient que Pictet-de-Rochemond avant d’œuvrer à ancrer Genève à la Suisse avait introduit des béliers merinos dans sa ferme, aujourd'hui la mairie de Lancy?), la recherche et à la sélection des plus beaux épis, des plus belles bêtes, les plus beaux arbres.
Aujourd'hui, la sélection se fait dans les éprouvettes des biogénéticiens. Le séquençage de l'ADN affûte les capacités des agroingénieurs.
Problème, l'écart se creuse toujours plus entre la connaissance des scientifiques, l'art des agriculteurs et l'image bucolique, voire mièvre que la publicité donne de la paysannerie.
C'est dans ce contexte que le Conseil fédéral propose de proroger le moratoire OGM en Suisse. Peu importe que des millions d'hectares soient plantés depuis des années avec des OGM sans accident connu à ce jour.
Il ouvre donc tout de même une toute petite porte: il sera possible de cultiver des OGM à condition d'en obtenir l'autorisation et d'avoir les reins assez solides pour affronter le principe du pollueur-payeur. Agri, l'hebdomadaire professionnel agricole de la Suisse romande en a fait sa page 3 la semaine dernière.
Mais que viennent faire les abricots du Valais dans cette réflexion?
C'est une autre étude, scientifique celle-là, qui démontre qu'il n'est guère possible sans prendre des risques économiques énormes de produire des abricots bio en Valais. Le Valais a replanté 80% des quelque 700 hectares à coup de subventions publiques avec des variétés étrangères. Il y a gagné en qualité et a élargi la période de vente.
Cependant, Danillo Christen dans son éditorial de la Revue suisse viticulture, arboriculture, horticulture de septembre-octobre 2016, aucune lutte directe n'est possible plusieurs vermines et la pourriture. (...) A long terme, une approche génétique permettra de mieux connaître les mécanismes de résistance... Et peut-être, c'est moi qui ajoute, de créer des agm, des arbres génétiquement modifiés, résistantes aux maladies et donc naturellement bio.
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