Athée et pourtant croyante, Sophie (09/08/2016)

spritz.jpgSophie ne manque pas d'aplomb. Elle a répondu sans faillir dimanche soir aux questions un peu convenues de la RTS. A l'heure de Forum, notre radio publique occupe l'antenne en mettant sur le grill une brochette de jeunes politiciens.

Mieux la secrétaire du PDC genevois a servi un joli spritz estival en ne tournant pas autour du pot. On a donc appris que Sophie était athée, une franchise qui a choqué Olivier. La secrétaire du PDC a aussi affirmé qu'une famille n'était plus seulement le fruit d'un homme et d'une femme et que le parti genevois n'avait rien à redire au mariage gay. 

Bref, le PDC aurait abandonné la dictature du Vatican comme les socialistes ont renvoyé à l'histoire la dictature du prolétariat. Il serait temps que les libéraux renoncent officiellement à la dictature des marchés.

Les socialistes n'ont plus besoin de croire en Marx. De même, on peut être démocrate-chrétien sans croire en Dieu. Pour tout le monde, l'argent fait foi.

Bon! Même en été, une hirondelle ne fait pas le printemps. La miss risque bien de se heurter au conservatisme bon teint qui bande toujours le vieux parti. Mais elle est sur le départ... ce qui explique sans doute sa liberté de parole. Sophie ne croit pas en Dieu mais elle manifeste une belle foi dans la capacité des hommes d'évoluer et dans la politique de bâtir un monde meilleur. Ce n'est pas rien.

Cependant, dans cette société qui file, mue, "chate" à toute vitesse, les fondamentaux - patrie, famille, travail - résistent. C'est bien, quand il en va du bien commun, de la solidarité, de la justice, ça l'est moins quand la peur dresse des murs, exclue, dicte les bonnes mœurs. 

Or, c'est cette séquence de la peur qui semble désormais gouverner l'Europe consommatrice et vieillissante. 

Peur d'être envahi, peur d'être déclassé, peur d'être robotisé, peur d'être consu(om)mé, peur d'être?

La politique n'a pas de remèdes pour calmer ou soigner ces peurs-là. 

La prospérité et la consommation pour tous, mâtinés d'une idéologie qui a mis les droits au-dessus des devoirs, ont, un temps, servi d'opium du peuple. Pour combien de temps encore?

Les comptables des ressources crient: depuis lundi, le monde vit à crédit. Leur alarme ne tient évidemment pas compte des "miracles" qui bouillent dans les cornes et sur les ateliers des ingénieurs, mais elle interpelle davantage que le réchauffement climatique.

 

Pour poursuivre la réflexion, j'ai trouvé sur le web ce papier de 2007 de Pierre-Antoine Schorderet intitulé:

Crise ou chrysanthèmes? : le Parti démocrate-chrétien et le catholicisme politique en Suisse (XIXe-XXIe siècles)

et cete brochure publiée en 2012 à l'occasion du 100e du vieux parti conservateur catholique (KKB): Sonderbund, Kulturkampf, élection proportionnelle et doctrine sociale de l'Eglise... toute une histoire ancienne.

 

 

 

 

 

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