Quelle ascension pour Eric? Quelle gouvernance pour Genève? (05/05/2016)

image.jpeg"Le MCG est mort" a annoncé vendredi soir le dépité Medeiros. Eric, battu d'une voix, sort du jeu politique. Le caractère soupe au lait du hérault de la préférence nationale, un thème désormais repris et défendu même par les socialistes (slovaques) partout en Europe, donne un tour dramatique à une péripétie politique somme toute assez normale. A force de débaucher les déçus, les aigris, les mal aimés dans tous les partis, il fallait bien s'attendre à se que la soupe MCG déborde. Il n'y a pas qu'Eric à qui la moutarde monte vite au nez dans ce mouvement (d'humeur).

 

Car le MCG est et reste un mouvement d'humeur. Hors du dénominateur commun de la préférence nationale, les avis giclent dans tous les sens (au reste, le MCG n'est pas le seul à être divisé. Regarder l'extrême gauche, neuf députés, douze factions...

 

Eric fut et demeure un libéral. Il s'est fait l'apôtre des sans voix, des fracassés de la vie, des relégués de la prospérité, des maltraités, des apeurés, des débranchés, les discriminés,  bref de toute une population qui sait ou sent qu'elle n'a pas ou plus le savoir-faire, l'agilité, la connaissance, les réseaux, la fortune indispensables de nos jours pour etre à l'aise dans la société compétitive moderne. Eric n'est plus, mais cette population demeure. Quel parti saura le mieux la séduire.

 

Stauffer récupéré par l'UDC?

L'extrême gauche le pourrait, mais ses haines internes risquent bien de l'empêcher de nouer une alliance électorale au printemps 2018, de sorte qu'elle sera à nouveau élimée du Grand Conseil. Son label, Ensemble à gauche est au demeurant une forfanterie au moins aussi grande que celle de l'UDC, que personne ne prend pour un parti centriste, ou que le PDC, que personne ne prend pour un parti chrétien, ou que les libéraux, qui le sont tant que leurs intérêts y gagnent, ou que les socialistes, qui sont devenus le parti des fonctionnaire comme jadis feu le parti radical. 

 

Eric pourrait-il trouver un refuge dans l'un ou l'autre de ces partis et s'y refaire une santé? Si j'étais dans les instances dirigeantes de l'UDC suisse, je tenterais le coup de lui proposer un fauteuil. Folle hypothèse?

 

La majorité sociale démocrate au Conseild'Etat

Fut un temps où Maudet et Hodgers nous avaient laissés croire - le crurent-ils eux-mêmes - qu'une grande coalition à l'allemande - bourgeoise et sociale - pourrait se former et gouverner Genève pour le bien commun du Canton et de sa région. Le rêve ne dura guère. Cette coalition est pourtant celle qui est au gouvernement depuis longtemps. Actuellement, les sept magistrats, le MCG Poggia y compris, sont des sociaux démocrates.

 

Le problème genevois se situe donc bien au Grand Conseil, où le système proportionnel permet à un grand nombre de partis d'être représentés, sans plus assuré depuis la dernière élection de l'automne 2013 de majorité au gouvernement. 

 

A ma connaissance, les constituants n'ont que peu réfléchi à cette question. C'est bien dommage. 

 

Pour un Grand Conseil mixte

Je défends pour ma part une composition mixte du Grand Conseil.

 

Une moitié de la députation devrait être constituée de représentants élus au système majoritaire à un tour (système anglais). L'autre moitié des députés serait désignée selon le système proportionnel avec un quorum réduit à 3 ou 4 %. Le premier mode d'élection rapprocherait les élus d'un terroir, d'une commune ou d'un quartier. Il permettrait l'élection d'un ou de deux députés frontaliers. L'autre mode assurerait la préserve au parlement de tous les courants minoritaires dans la société. 

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