Taxer les avions pour compenser RIE III (14/04/2016)

easyjet tour cointrin.jpgTaxer les avions. Chirac y avait pensé. D'autres aussi avant et après lui. Mais les avions volent toujours à l'international sans payer leur dû. Nous autres Genevois en profitons largement. Deci, delà. Un saut de puce, un voyage sous les cocotiers. Sur le dos du climat, de nos poumons.

 

Selon Noé21, la Confédération perdrait 450 millions de francs par an, rien qu'à Cointrin en renonçant, comme les autres pays, à taxer le kérozène. De quoi compenser - pas totalement mais assez largement - le manque à gagner que promet l'alignement de l'imposition des bénéfices des entreprises sur le mythique 13% annoncé par David Hiler, bien avant que Brouillard et Malice (les ci-devant ministres Maillard et Broulis) n'en fassent avaler une version vaudoise aux administrés d'à côté.

 

A Genève, Monsieur Du Buisson dresse la table et y convie ce vendredi, deux ministres, trois patrons, trois syndicalistes, deux magistrats communaux et sept députés, soit dix-huit convives. Qu'auront-ils dans leur assiette?

Rien encore. Le ministre des Finances n'a manifestement prévu ni jus de pomme ni fricassée de porc laineux GRTA. Avouez qu'un tel repas ne coûterait peu à la République en regard des millions en jeu. Et qu'un peu de convivialité (on n'ose pas réclamer de l'amabilité) ne ferait pas de mal dans notre chère République.

 

350 millions, dit la ministre, qui a fait ses comptes. C'est la somme qui devrait manquer dans les caisses publiques quand, dès 2019, les entreprises du Canton seront taxées selon les mêmes règles et le fameux 13%.

 

Durablement?

 

En 2025, à combien se montera le surcroit de croissance attendu? C'est une des inconnues de l'équation fiscale. Les économistes admettent qu'une baisse d'impôt (celle dont vont profiter les sociétés qui cèdent aujourd'hui 24,2% de leur profit en moyenne au fisc sera de 800 millions) est un gage de prospérité, ce qui est bon pour l'emploi et les profits à venir. Et donc pour les collectivités publiques. Cependant les économistes ne mesurent pas tous de la même manière ces retombées à venir.

 

Si le surcroit de croissance devait produire 120 millions de recette fiscale en plus, on serait proche d'égaliser l'équation RIE III:

 

350 millions = 130 millions (compensation promise par Berne)
+ 90 millions (versement des entreprises) + 120 millions (surcroît de croissance)

 

On n'aurait même pas besoin de faire payer les avions. Et les Genevois pourraient continuer à profiter de Cointrin.

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