Brexit , Swissit, les démocrates apeurés (05/03/2016)

Ça paraît mal parti pour David Cameron et l'Europe. Ça ne va pas mieux en Suisse, qui a voté son Swissit le 9 février 2014 déjà. Fidèle au mandat populaire, Berne propose l'application de la Constitution, une fermeture unilatérale de la Suisse aux travailleurs de l'UE si leur nombre dépasse un certain quota. Le PLR et le PDC en panne de leader sont cois.

Qu'en pensent leurs électeurs? Qu'une politique de quota n'est sans doute pas la panacée mais que c'est peut-être bien le moindre mal, voire même la moindre prudence. Personne ne s'aventure en montagne en hiver sans chausser des pneus neige. 

Bruxelles aime les pays plat où ses directives, ici la libre circulation des travailleurs, s'appliquent partout sans exceptions. Chacun sait que cette liberté est moins celles des travailleurs que celle des entreprises puisque seuls ceux qui ont un contrat de travail, les mieux formés ou les plus expérimentés, tous étant moins chers, sont libres de circuler. 

Ce qui est en jeu, c'est la compétitivité des entreprises face à la concurrence de celles qui produisent dans des pays à bas salaire et donc la réduction de l'écart des conditions de travail entre les pays. Pas besoin d'être un grand singe pour comprendre qu'elles doivent baisser en Europe et augmenter ailleurs. Le mouvement est en marche. 

A ce stade, ce n'est pas être anti-européen que d'accepter une mesure de sauvegarde. Bruxelles dont la politique de migration des extra-européens est mise à mal ne peut faire autrement et serait bien mal venue de sanctionner la Suisse (suspendre les Bilatérales). 

Certes il existe une autre politique en Suisse et en Europe - la formation initiale et continue - pour maintenir la relative cherté du facteur travail, laquelle correspond - ne l'oublions pas - au maintien d'un pouvoir d'achat relativement élevé sans lequel les entreprises se retrouvent en panne de clients. A la clé, l'augmentation de la productivité. Des progrès énormes ont été faits dans ce domaine, mais la course dans ce domaine n'est jamais gagnée et ne s'arrête jamais. 

C'est une affaire d'équilibre et dans un système dynamique, l'équilibre est forcément vacillant, une suite de compromis. 

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