La vache. On rit trop gentiment (21/02/2016)

la vache.pngLa vache. On rit gentiment, on pleure un peu, on se laisse porter beaucoup.

Pas mal de nostalgie, énormément de clichés, passablement de bons sentiments, pas de violence - juste une bousculade de paysans - pas de sexe, pas d'imam non plus... ça ne peut pas faire un grand film.

On  ressort de cette parenthèse un poil burlesque de la vraie vie un peu bête de s'être laissé prendre au jeu.

Et puis viennent les questions.

Le bled, là bas, est-il encore vraiment comme ça? Pourquoi? Pourquoi l'Algérie, qui est un pays de cocagne, reste-t-elle cloitrée, prostrée, en marge du monde?

La campagne française se vide. La vache passe et ne s'émeut ni des fils, qui sont montés à Paris condamnant leur mère à rester seule à la ferme avec les dettes, ni du comte "à découvert" qui ruine sa santé et sa famille à retaper son château, se fait embarquer comme un malpropre par des CRS délocalisés et finit lui aussi à Paris comme un enfant de chœur.

La poire.  A cause d'elle, on danse en France comme chez Pagnol. On s'embrasse sans façon. A Marseille, le beau-frère de Fatah, Jamel Debbouze a épousé une jolie blonde, mais ne veut pas que ça se sache au bled. Ce serait la honte.

En Algérie, les femmes aussi aiment que leur mari leur écrive des lettres d'amour, mais elle n'ose pas le leur dire. Combien de génération avant que les Algériens écrivent à leur femme: Ma chérie... 

La vache est française. Elle porte le rêve un peu fou d'un petit paysan algérien dont la mondialisation ne fera qu'une bouchée. Et si ces deux pays - si proche et si lointain, plus vraiment frères ennemis - se réconciliait?!

Le monde se réveillerait?!

La France ferait mieux de bien cultiver son proche jardin plutôt que d'être le supplétif désargenté des Américains au Moyen-Orient.

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