L'arabe comme seconde ou troisième langue! (08/01/2016)

image.jpegChaque jour, je lis les blogs édités sur le site de la Tribune. Parfois je m'en vais butiner dans d'autres prairies. J'y trouve toujours des fleurs, des fruits savoureux, des réflexions que je partage, d'autres qui m'interpellent, d'autres encore qui me choquent et que j'essaie de comprendre. Sur Facebook, on trouve aussi des propos stimulants, noyées dans beaucoup de banalités. Tweeter alerte et pousse les portes de l'Internet qui sont innombrables. 

Parmi les blogs de la Tribune, j'aime en particulier celui de Rémi Mogenet. Enseignant et poète dans la vallée verte, il me fait découvrir ce que l'école genevoise m'a toujours caché, la littérature savoyarde, ses sources mystiques et mythiques, ses légendes, bref tout un monde fabuleux, qu'il présente souvent en c'ontre-point au rationalisme parisien régnant. 

Son dernier billet met ce rationalisme au défi. Celui d'introduire l'apprentissage de la langue arabe dans l'enseignement général. Je trouve cette proposition admirable. Elle serait une formidable main tendue au monde méditerranéen et moyen oriental qui nous effraie tant.

Rémi Mogenet évoque une autre raison qui en France, si attachée au creuset républicain, résonne singulièrement. Beaucoup de migrants parlent souvent un dialecte arabe et ignorent la langue écrite et les œuvres de cette civilisation qui ne se réduit évidemment pas au Coran et à ses commentaires. Favoriser l'émergence d'une culture arabophone libérée du primat de la religion, voilà un défi pour l'Education nationale, dont la ministre est une enfant de cette civilisation.

Je repense à ce blog alors que je lis dans La Croix un article sur les tribulations d'un prêtre catholique syrien, le père Mourad. Il a été détenu plusieurs mois par les sbires de Daech qui l'ont menacé de décapitation s'il n'abjurait pas ou ne se soumettait pas à l'impôt des soumis. Il est maintenant en résidence surveillée. Qu'y a-t-il de différent entre Daech et nous au temps des guerres de religion? Il n'y a pas si longtemps, on était excommunié, banni, condamné au Goulag pour ne pas partager la pensée dominante. Tellement d'humains le sont encore.

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