Dérapages, violences et l'Appel spirituel de Genève (24/12/2015)

mccomish appel geneve 2015.jpgJe n'ai pas participé au Noël 2015 de l'Appel spirituel de Genève. Contre vents et marées et presque contre le cours de l'histoire, une poignée de Genevois, convaincus de l'existence qu'une ou plusieurs puissances divines se sont manifestées aux humains d'une manière ou d'une autre, travaille non pas à la création d'une religion commune ou unique, mais simplement au côtoiement respectueux des uns et des autres, ce qui est déjà ambitieux et pas simple.

Ils se sont réunis samedi au temple de la Fusterie. Demir Sönmez en donne dans son blog un diaporama et quelques notes.

Un propos du président sortant de l'Appel de Genève me semble faire écho à la manifestation sauvage* qui devait s'ébranler quelques heures plus tard, enlaidir gravement Genève, laisser de marbre la police "durant une heure trente"**, scandaliser les riches et apeurer les braves gens. William McComish a dénoncé, lis-je, "le mensonge et l'hypocrisie de ceux qui sont à l'origine du chaos dans le monde et la terreur des terroristes qu'ils ont engendré".

(Cette publiée initialement le 20 décembre a été mise à jour en y introduisant la vidéo de la soirée éditée sur YouTube)

L'Appel de Genève n'ignore pas les nouvelles technologies. Il a diffusé la cérémonie de l'an dernier sur Vimeo. Il n'a pas tardé à diffuser celle de 201 mais cette année su YouTube. JE SUIS UN VIEUX MONSIEUR EN COLÈRE,UNE COLÈRE IRLANDAISE, dit le pasteur McComish (à partir de la 48e minutes). 

Le "mensonge et l'hypocrisie" des riches et des puissants - McComish cite Blair et Bush comme responsables de la guerre en Syrie et de l’afflux des réfugiés que la Grande-Bretagne et les Etats-Unis sont les moins disposés à accueillir. Il dénonce l'hypocrisie d'Obama qui a fait un beau discours à Paris tout en sachant parfaitement que jamais le Congrès ne ratifiera l'Accord de la COP21.

N'est-ce pas la même dénonciation que de méchants garçons* sans doute chauffés à blanc par quelques idéologues extrêmes ont affiché dans la ville dans la nuit. On ne va évidemment pas les excuser.

Vivons-nous un monde sans foi ni loi? Non, nous vivons un monde que foi, que loi. Le trop comme le trop peu engendre les mêmes dérapages, les mêmes excès. La liberté étouffe sous les dogmes et les normes.

Il nous faut réapprendre et surtout appliquer cette modeste demande que seuls les vrais pauvres comprennent, les pauvres sans assurance chômage, sans assurance maladie, sans assurance vieillesse, sans assistance juridique, sans assistance tout court.

Chez les chrétiens, elle s'exprime dans le "Donne nous notre pain de ce jour" qui, dans ce monde d'abondance, doit s'entendre: Ne gaspille pas, ne t'approprie pas plus que ce que toi et les tiens ont besoin, assure-toi que tous ont ce pain que tu réclames. On connaît de semblable parole dans toutes les philosophies. Par exemple, la maxime d'Horace: "Il faut de la mesure en toutes choses".

 

* C'est la deuxième fois cette année (à mon souvenir) qu'une manifestation sauvage dérape, avec comme point de départ ou d'arrivée l'Usine. Sauvages donc non autorisées. On s'étonne donc du soutien que le député socialiste Roger Deneys a pu donner à ce défilé en partageant l'affiche de la "Fête sauvage" de samedi soir. On y voit cependant une preuve de la thèse développée ci-dessus. Les casseurs ne sont pas des écervelés, ce sont des militants politiques.

** Mais que fait la police? Une heure trente avant que la police n'intervienne? Les critiques pleuvent sur les réseaux sociaux. Comment un canton en état d'alerte peut-il réagir si lentement, s'interroge-t-on au 19:30. Le porte-parole de la maréchaussée explique qu'en pareille occasion, il vaut mieux contenir le feu que tenter de l'éteindre et prendre le risque que de multiples petits foyers ne s'allument partout en ville. C'est logique, mais les braves citoyens n'aiment pas la logique. Cependant, combien d'émeutiers ont été arrêtés et que risquent-ils? Quant à l'état d'alerte, il sert à ma connaissance à traquer des terroristes présumés, pas à fliquer tout le monde.

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