Swissaid, les Verts, l'UDC et l'enfer à Chillon (20/10/2015)

swissaid chillon.jpgSwissaid est une honorable institution suisse d'aide au développement. Elle diffuse ces jours une campagne choc en phase avec la pensée dominante.

Le climat se réchauffe (c'est un fait incontestable) et, depuis la nuit des temps, c'est, et pour la première fois, l'homme qui en est le principal responsable (ce dont je doute, car tous les paramètres de ce phénomène hypercomplexe et finement régulé ne sont pas connus. Et même si c'était le cas, rien ne dit que le bilan entre les perdants et les gagnants soit négatif).

Bref les paysans du Tchad seraient donc déjà victimes du réchauffement climatique et il faut donc agir pour éviter que le château de Chillon n'ait bientôt plus les pieds dans l'eau.

Ce genre d'excès n'est évidemment pas crédible. On en trouve régulièrement dans la communication des écologistes qui jouent, comme les curés naguère, sur la peur de l'enfer. Je crois que c'est là une des raisons de leur recul ce week-end.

L'UDC aussi joue sur la peur. Sauf que celle qui a motivé davantage d'électeurs de voter pour ce parti n'est pas future mais ancienne. De tout temps, la part du peuple qui se sentait la plus fragilisée a eu peur de l'étranger. Jusqu'à la fin des années 80, cette peur était contrebalancée par une large redistribution des fruits de la croissance et la présence d'une autre peur très dominante - mais qui presque disparu aujourd'hui - la peur de l'impérialisme communiste.

Il a fallu quelques années pour que la peur ancestrale de l'étranger remonte au premier rang des préoccupations, aidée par la longue stagnation économique des années 90, puis accentuée par les bouleversements que ne cessent d'apporter les nouvelles technologies et la montée des pays émergents, lesquels ambitionnent - sans se soucier de l'aide au développement que nous continuons de faire - d'être aussi développés et aussi gaspilleurs que nous le sommes. Et le sont.

Bref, l'UDC récolte le fruit de ces bouleversements qui se fondent et alimentent la vieille et permanente peur de l'autre.

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