En 2025, combien de maires à Genève? Un, 13 ou 45? (26/09/2015)
Une fois n'est pas coutume, l'Amicale des maires de Genève, devenue Association des communes genevoises, sans que jamais un vote ne soit intervenu au niveau cantonal ou communal pour lui conférer des pouvoirs, sera dès ce 26 septembre présidée par un socialiste, le Verniolan Thierry Apothéloz, un doux, un conciliant. Sami Kanaan qui aurait voulu être un maire durable de sa bonne ville de Genève remballera-t-il son union des Villes à laquelle n'ont adhéré que des collègues roses comme lui? L'avenir le dira.
L'heure est grave pour les communes. Leurs autorités s'assemblent à Vandoeuvres au lendemain d'un vote historique quoique modeste du Grand Conseil. On sait désormais comment on va se répartir les tâches et comment on va créer des communautés de communes. Mais y a-t-il vraiment quelque chose à se partager? qu'est-ce que l'Etat pourrait bien céder qui se trouverait mieux gérer par 45 autorités plutôt qu'une?
Rien évidemment. Dans un canton aussi réduit que celui de Genève, tout émiettement de l'autorité et la formation de chapelles administratives que ce mouvement produira ne peut que porter atteinte à l'efficacité de l'action publique et à une diminution du bien commun. Que faire alors? Fusionner?
J'ai lu dans le bulletin de ma commune de Bardonnex un bien étrange éditorial de mon maire. Alain Walder y annonce un tout prochain projet de loi du Conseil d'Etat sur la fusion des communes, conforme au mandat constitutionnel. En fait ce PL a été mis en consultation en juin. N'empêche, à ma grande et heureuse surprise, je lis sous la plume de mon maire que l'idée de fusion fait son chemin. Bravo. Il constate non sans sagesse que l'intercommunalité est une "quasi fusion sans fusion". Dont le principale défaut est le déficit de démocratie.
Dans un canton qui comptait quelque 35 communes en 1816 - les maires de Geneve vont-ils commémorer les. 200 ans de l'entrée des communes détachées du pays de Gex dans le canton le 20 novembre prochain? - il est grand temps de ré dimensionner les institutions pour que la démocratie s'adapte au monde reseauté du XXIe siècle.
Réduire le nombre des communes à une à la manière baloise - mon idéal - ou à dix ou quinze s'impose. Il appartient aux maires fraîchement élus de s'engager dans cette réforme résolument et courageusement. Deux mandats pour réussir et porter le nouveau découpage dans les faits est possible si on s'en donne les moyens. La France a retaillé ses régions en deux ans et aimerait bien réviser ses territoires communaux et supprimer ses départements, mais ce sera l'œuvre d'un prochain president.
Dans une premiere étape, on ne touchera pas a la ville de Genève. Ses autorités coincées dans une posture digne du XIXe siècle qui ont les yeux de Chimène pour Tsipras et Corbyn, Mélanchon ou autres Podemos n'est pas une force révolutionnaire. L'objectif pourrait être un regroupement autour des dix ou douze villes existante des petites communes dont les administration sont assez grandes pour assumer peut-être quelques tâches cédées par le canton, afin de justifier une opération à la fois de simplification et de redistribution de compétences. Ce n'est pas l'option que je préfère. Mais elle realisable et permettra peut-être que rééquilibrer un peu au profit du canton la manne fiscale qu'on aurait grand tort de vouloir alourdir. Et de bénéficier de quelques économies ici et là du fait de la réduction du nombre d'administrations communales de 45 à 13 Et de la création d'un statut et d'une grille de rémunération calée sur celle du canton.
on souhaite donc une bonne assemblée à nos maires En ce samedi automnale, qui doit préfigurer un printemps audacieux et flamboyant, qu'annoncera en 2016 le nouveau marronnier de la Treille. Encore un symbole à saisir.
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09:14 | Lien permanent | Commentaires (1)
Commentaires
L'idéal serait que Gex et Annemasse qui sont économiquement représentatifs de leur département, reprennent ensemble la gestion du canton de Genève et de ses communes en faisant émigrer les pouvoirs et les compétences vers ces deux départements et que l'on nomme un maire-gouverneur pour tout le canton de Genève.
La proximité du pays de Gex et de la Haute Savoie est telle que leurs relations avec Bern ne poseront aucun problème pour la traduction de ses lois et pour leurs adaptations en adéquation avec les aspirations propres à la région au lieu de s'en astreindre à leurs applications rigoureuses sans inventivité.
Je suis sûre, Bern y verrait d'un bon œil que Genève soit enfin reprise par de bonnes mains qui sachent la dynamiser. En plus, par des mains expertes profondément europhiles qui sauront convaincre les populations de ne pas manquer leur chance du siècle en adhérant à l'Union Européenne plutôt que de bricoler des bilatérales qui ne sont, en fait, que des unilatérales.
La France et Genève ont grand besoin d'être solidaires en ces temps de mondialisation tourmentée.
Je pense que partout dans notre canton, cette tendance est déjà manifeste, il ne suffit plus qu'on expose le projet ouvertement lors des assises régionales du Grand Genève qu'il faudra ensuite rebaptiser "Le Grand Léman de l'Administration Française". Il y a de grandes chances que les Genevois y seront enthousiastes. Être enfin assimilés à la Grande Puissance Hexagonale!
Et qui sait?
La Suisse elle-même, finira-t-elle par franchir le pas et confier la maîtrise de son pays à Paris?
Économie interpelle. Chasse aux doublons oblige. Comme Genève, comme ses communes, Berne est trop lourde, on allégera, on simplifiera et on lui substituera un consulat. Ou un Gouvernorat. Ou une administration territoriale.
Que d'économies n'est-ce-pas!!!
Écrit par : Beatrix | 27/09/2015