Guerre en vue contre les tamalous (29/07/2015)
InfoSantéSuisse https://www.santesuisse.ch/fr/srv_pub_kat.html?catalog.id=32, la revue des caisses maladie suisses n'est sans doute pas une lecture de vacances. Je l'ai pourtant emporté dans mes bagages et ne regrettent pas sa lecture. Pas de scoop, mais quelques articles qui donnent son titres a ce billet. Les tamalous sont une espèces en cours de croissance accélérée. J'en fais désormais partie. Et je m'apprête à coûter plus à l'assurance maladie qu'à y contribuer.
Et je mesure soudain cette perspective, connue mais qui interpelle tout de même, qu'à l'âge actuariel de ma mort, comme disent les gérants des caisses de retraites qui sont confrontés au taux zéro et ceux de l'AVS dont la base cotisante fond de même, il n'y aura, toutes choses égales par ailleurs, comme disent les mathématiciens qui concoctent les modélisations du futur, que deux actifs par tamalou, alors que nous sommes encore quatre à supporter le coût d'un tamalou actuel.
Vous ajoutez au brouet de la sécu l'explosion des technologies qui vont nous maintenir en vie, si possible bonne: génie génétique, exploitation des mass-données (comme mass-média) dont nous commençons à gaver les ordithérapeuthes, via les montres et autres dispositifs connectés, transplantations et implantations d'organes artificiels, exo- et endosquelette entre autres, médications savantes et adaptées à notre complexe vital embarqué, le nôtre et celui des bactéries et autres obni - objets bio non identifiés - etc.
Et la lutte au couteau de chaque acteur pour maintenir sa part dans ce gâteau de 70 milliards de francs par an et vous servez bien chaud aux cotisants et aux contribuables, qui n'y comprennent plus rien mais paient encore sans trop rechigner. Pour combien de temps encore?
Je retiens cette critique de prof Carrel, un des grands pontes de la chirurgie cardiaque en Suisse: la vérité, c'est que l'on assiste aujourd'hui à une véritable chasse aux patients. carrel ne supporte pas qu'un contrôleur de gestion vienne lui faire remarquer chaque trimestre qu'il est en retard sur le budget. Le mandarin qui se plaint des impératifs économiques, veut aussi empêcher Fribourg de disposer de sa propre unité de chirurgie cardiaque. La Suisse en compte déjà 19.
Il vient pourtant d'accepter de travailler avec Hirslanden, un privé qui offre une chirurgie cardiaque sans risques (les cas risqués sont laissés aux hôpitaux universitaires) dans le canton d'Aarau, dont le centre hospitalier offre déjà, grâce au Dr Carrel, une unité chirurgicale cardiaque plus importante que celle des HU de Genève. Carrel c'est le Federer du bistouri, sauf que Federer ne vit pas de l'argent public. Alors que sa rémunération est largement dépendante des cotisations à la LAMal et des impôts, nul ne songe à plafonner son salaire, comme c'est le fait des paysans dans le cadre de la politique agricole.
De la lecture d'InfoSantéSuisse je retiens encore cette interrogation quant au coût de certains médicaments: 600'000 francs à la charge de la LAMal par an pour le myozyne un médicament qui lutte contre la maladie de la Pompe... Cette semaine c'est le traitement de l'hépatite C qui fait la une des médias, 60'000 francs par an. Et ce chiffre: les Suisses dépensent 1,3 milliards pour acheter les 30 médicaments les utilisés par an.
Et je m'interroge sur la peine qu'a le système médiodémocratique à prendre la mesure de l'enjeu et de la réformer. Dans quel sens d'ailleurs? Il n'y a guère que trois ou quatre portes de sortie, qu'il faudra sans doute franchir toutes
Baisser les coûts des soins, ce qui implique de baisser les salaires les plus élevés des soignants et de les remplacer progressivement par des robots (qui ne seront pas immédiatement moins chers), d'exporter les malades dans des pays à bas coût, de libéraliser complètement l'importation des médicaments, les analyses médicales et les assurances, comme on veut le faire des patates et des haricots...
Baisser le coût des maladies de société et des comportement à risques pour le système collectif d'assurance, ce qui revient
1) à instaurer des malus pour les fumeurs, les statiques, les avaleurs excessifs de sucre, de sel, de viande, d'alcool, de graisse, de stupéfiants (légaux, les medics, et illégaux, les drogues). A noter que seules la consommation d'alcool et de tabac fait l'objet d'ine modeste dissuasion via des taxes,
2) à réduire le catalogue des soins remoursés par l'assurance de base et
3) à accéder aux demandes de fin de vie quand les êtres ne sont plus des êtres et ont demandé ce service.
Réduire à un, deux ou trois en Suisse les centres hospitaliers pour une série d'actes coûteux (liste à définir) remboursés, ce qui implique pratiquement la nationalisation en dernier recours de certaine partie de la médecine
Et quoi encore?
21:54 | Lien permanent | Commentaires (1)
Commentaires
1) implique qu'en tout nous sommes surveillés et taxés sachant bien que des fumeurs n'ont jamais eu de cancer des poumons, des non fumeurs, si.
La cause psychologique de ce cancer étant une trop grande attention, une fixation à la mort.
2)comment, en pensant aux moins bien lotis, peut-on suggérer de réduire le catalogue des soins remboursés par l'assurance de base? A son origine l'assurance maladie était à la portée de toutes les bourses et remboursait ce que dû avec la plus grande intégrité. Personne n'avait le sentiment d'être pris au piège en étant victime d'une arnaque... cette assurance était facultative. Le jour où l'on indexera le montant de la prime de base au salaire des assurés il va de soi que les très riches devront payer leur prime de base beaucoup plus cher que les autres mais ayant une situation leur permettant, sous prétexte de "loi" de ne pas tout accepter ils se défendront en défendant les autres moins à l'aise qu'eux par la même occasion. A qui, désormais, imposés comme nous le sommes devons-nous cette malédiction? A la gauche. Et l'ex conseillère fédérale responsable en premier bien au chaud en sa confortable retraite de danser sur ses lauriers.
3)accéder aux demandes de fin de vie, en Suisse, est en bonne voie compassionnelle de progrès humain.
Écrit par : Myriam Belakovsky | 30/07/2015