Barthass, Dal Busco: qui a la meilleure com? (01/07/2015)

image.jpgLe ministre genevois des Transport a occupé l'espace médiatique toute la journée depuis que la Tribune a tamtamé son idée d'un péage à la frontière franco-suisse. Luc Barthassat a même volé la vedette aux joueurs de poker grecs et iraniens et même à la canicule. Il a surtout gommé la lettre de démission de la présidente des TPG. Si cet enchaînement était programmé, c'est assez fort. 

Le ministre des Finances a lui posté sur Facebook son souci en forme de quadrature du cercle: le financement des nombreux investissements que les Genevois additionnent sans trop se préoccuper de leur financement, un peu à la manière des Grecs qui ont dépensé sans trop penser. (voir ce texte à la fin de ce blog)

Étrange communication que ce message personnel posté sur le plus grand bobinoscope du monde. Cette com résonne comme un appel au secours d'un ministre isolé qui ne sait comment boucler son budget 2016, s'inquiète des brèches qui apparaissent dans l'assiette fiscale genevoise, tandis que le duo vaudois, socialo-PLR, Maillard-Broulis, désendettés, ficellent un paquet cadeau fiscal aux entreprises pico bello.

L'idée d'un péage à la frontière peut faire d'une pierre trois coups.

1) Les socialistes, contre l'extrême-gauche mais avec les Verts, caressent le projet d'un péage urbain. Outre que celui-ci existe déjà au travers de la tarification des parkings et que la population citadine profite d'un réseau dense de transports publics dont elle ne paie que la moitié du coût, le péage crée une nouvelle frontière à l'intérieur d'un territoire lilliputien, impose des règles et sans doute des exceptions. Faut-il placer le péage à la place de l'Octroi à Carouge, au Bachet-de-Pesay ou à la frontière politique?  La question mérite d'être débattue si tant est que l'idée même du péage soit pertinente. 

2) Le produit du péage - 50 millions - servira à financer des projets de mobilité. Où? Luc Barthassat ne le dit pas. Mais s'il veut convaincre les Français de soutenir cette idée, il faut qu'une majeure partie serve à développer les parkings d'échange en France voisine, habile manière de relancer la débat enterré par les Genevois en mai 2014, mais aussi à prolonger les lignes de bus TPG loin à l'intérieur du Grand Geneve. Oublions un temps les trams trop coûteux.

3) Le ministre des Transports prend le MCG à son propre jeu. Un péage n'est qu'un instrument fiscal s'il ne réduit pas les bouchons partout à Genève. Ce projet n'a de sens que s'il raccourcit le temps de transports des frontaliers pour accéder à leur travail et s'en retourner chez eux. Le produit de cet instrument doit donc s'accompagner d'ambitieux travaux à réaliser principalement en France voisine:

Sur la plan ferroviaire, amorce à partir de la gare de l'aéroport d'une nouvelle ligne à deux voies le long de l'autoroute, mettant à terme Geneve à une heure de Bernes et moins de deux heures de Zurich, en passant par Payerne et son aéroport,  de quoi consacrer les deux voies de 1860 au RER lémanique.  

Et contournement de Genève des trains de marchandise en créant une ligne au nord de la piste de l'aéroport débouchant sur la future gare aux marchandises de Colovrex, telle que l'a rêvée l'architecte Charles Pictet, dont un lointain parent a associé son nom au rattachement de Geneve à la Suisse et un autre a acclimaté le mouton mérinos dans sa ferme devenue mairie de Lancy...

Balle au centre!

 

Pour aller plus loin

Les pages Facebook de Dal Busco et de Barhassat

l'article de la Tribune de Genève du 1er juillet

Un rapport de 2007 du Conseil fédéral sur le péage urbain (82 pages) et pourquoi le TCS est contre.

Le Trängselskatt i Stockholm et sa description sur Wikipedia

Une étude du Crédit suisse de 2014 Le péage urbain au secours de Zurich et Genève

 

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