Du lait à 85 centimes! Et Libération qui chante le pape vert (18/06/2015)
A part les familles qui compte chaque sous, qui sait combien coûte un litre de lait? L'autre jour, je suis allé chez les Zeller à Vernier. Il pestait car, s'était- il épanché dans l'hebdomadaire Agri, "je gagne mieux ma vie avec le fumier que je méthanise qu'en vendant mon lait à 53 centimes le litre".
Ce qu'il n'a pas dit c'est que Swissgrid lui achète son kWh a un prix fixe tandis que le prix du lait, en moyenne annuelle à 60 centimes soit bien moins de la moitié de la brique vendue, baisse en effet graduellement pour éviter 1) une surproduction coûteuse, 2) diminuer le cheptel gros producteur de gaz à effet de serre et 3) recoller avec le peloton des producteurs européens qui écoulent leur lait autour des 35 centimes. Vaste programme.
Toujours dans Agri, je lis ce savoureux reportage dans le Toggenburg...
On y raconte la vie d'un fromager entiché de qualité et de variété. Il s'est mis en tête de fabriquer des spécialités sans mélanger les laits et même de distinguer les lait des pentes ensoleillées de celles qui regardent le nord. Il écoulent ses fromages chez Globus et via les épiceries fines et les restaurants mulititoqués dans le monde entier. Il paie le lait 85 centimes et rend visite régulièrement aux éleveurs dont la principale qualité est d'aimer leurs vaches...
Que vient faire François dans cette affaire?
Et bien le pape s'est payé hier la Une de Libération et du Monde et s'est attiré les louages des deux quotidiens français pour sa dernière encyclique "Laudato Si". Libération, qui nous livre un "La biomasse est dite", explique par le menu le rôle de la France et de Nicolas Hulot, la France, qui reste, malgré les régimes et les incartades amoureuses de ses dirigeants, la fille aînée de l'Eglise. A l'heure où Paris met tout en œuvre pour fêter en décembre un succès lors de la conférence sur le climat, qui n'accouchera comme chacun sait au mieux que d'un énième document de convergence farci de bonnes intentions, la première encyclique écologique du Vatican tombe à pic.
Cependant ce que propose François ce n'est pas un programme politique, c'est une conversion personnelle. Extrait:
"Bartholomée (...) nous a proposé de passer de la consommation au sacrifice, de l’avidité à la générosité, du gaspillage à la capacité de partager, dans une ascèse qui « signifie apprendre à donner, et non simplement à renoncer."
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