Longchamp va-t-il mobiliser la caserne des Vernets? (17/06/2015)

no bunker.pngLes images des réfugiés repoussés par les policiers français à Vintimille, diffusées par le 19.30 ou le 20 heures à l'heure du souper, sont évidemment insupportables. Elles montrent soudain à nos portes le vécu quotidien des migrants chassés de chez eux ou qui, tels les barbares qui ont fait l'Europe entre le IVe et le Xe siècle et d'autres avant eux, ont cherché une terre fertile pour y vivre heureux.

A Genève, Solidarités et quelques associations surfent sur la vague, refusent qu'on loge provisoirement dans des abris des requérants déboutés qui sont donc sensés quitter la Suisse pour retourner dans le premier pays européen qui a enregistré leur arrivée ou à la case départ.

Que fait la police?

Elle est aux ordres des politiques qui dans cette affaire sont totalement désarmés et gèrent la crise au jour le jour, en attendant que les médias se focalisent sur un autre sujet. Malheureusement à part la fête de la musique, l'actualité est atone.

L'Ukraine ne fait plus parler d'elle. Le Proche-Orient intéresse moins les Américains depuis que le gaz de schistes les ont rendus indépendants du pétrole du Golfe. La sortie de la Grèce de l'euro n'est pas à l'ordre du jour. L'Espagne, le Portugal et l'Irlande sortent de la récession. Même la France, l'homme malade de l'Europe, anticipe le retour de la croissance et annonce une hausse de la rémunération des fonctionnaires pour 2017, année électorale comme chacun sait. Bref, seuls ces emmerdeurs de réfugiés occupent les écrans. Oh, pas longtemps, TF1 et consorts savent retenir l'attention des téléspectateurs en diffusant à l'heure des infos des nouvelles de gens heureux, selon un rythme bien rôdé: mer, montagne, campagne, mer, montagne, campagne.

Dans ce maelstrom glocal, que va faire notre président François Longchamp et son ministre de la solidarité? Il annonce pour 15 heures un "état des lieux de la politique genevoise en matière de solidarité internationale". L'Esprit de Genève est en ébullition. On n'épiloguera pas sur l'incommensurable défaut des autorités de la Ville dans cette affaire et des communes qui rechignent à accepter des bâtiments pour désengorger les Tattes et fermer les abris PC, que l'Hospice général est bien forcé d'ouvrir. Et l'on s'en tiendra à cette remarque désabusée:

La Suisse et son corps en cas de catastrophe sont capables d’envoyer dans l’heure des tentes et des maisons préfabriquées lors des catastrophes naturelles, mais se trouvent fort démunis lorsqu'il s'agit de bâtir mille logements dans des conteneurs.

Qu'attend-on pour ouvrir quelques casernes militaires et en faire des hébergements d’urgence. Les soldats actuellement sous les drapeaux pourraient dormir dans les abris, sous tente ou chez eux et s’occuper de l’accueil de ces migrants.

 Certes, cette solution n'en est pas une. Ce problème, comme quelques autres, n'en a pas.

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