Femmes de France, une première, mais pour quoi faire? (21/03/2015)
La France, qui n'a toujours pas de pétrole, a pris du retard dans les moulins à vent, bataille dans son carré de sable saharien pour protéger son uranium, entretient une armée au-dessus de ses moyens..., a tout de même trouvé une bonne astuce pour créer en ce mois de mars printanier des assemblées 100% paritaires.
Ce dimanche 22 mars et dimanche prochain, on n'assistera pas seulement au crash programmé, attendu, storifié du binôme Hollande Valls, qui fait la une de Charlie Hebdo cette semaine, mais aussi à l'election d'autant de femmes que d'hommes dans les assemblées des départements français. Sauf à Lyon*, où la communauté de communes du Grand Lyon échappe au département du Rhône et va désormais cumuler les compétences départementales et celles de la communauté de communes.
Oui, nos chers voisins innovent.
Le truc est aussi simple qu'as-tu jeux, il suffisait d'y penser. Plutôt que de soumettre au bon peuple l'élection d'un députés, de les coupler, un homme une femme, unis comme les doigts de la main. et pour éviter l'inflation parlementaire, on a fusionné les circonscriptions électorales. c'est ainsi que mon voisin, Antoine Vilelliard, élu du canton de Saint-Julien affronte directement le président sortant du Conseil général de la Haute Savoie, Christian Monteil, élu du canton de Seyssel. Un combat des chefs.
Canteloup, pardon quant à nous, petits suisses très fédéraux mais pas très paritaires, comment pourrions nous importer la mode française? Ce serait faisable au niveau fédéral. Il suffirait d'ajuster le nombre des élus par canton à un chiffre paire pour qu'on n'élise plus Cramer et Maury Pasquier séparément mais ensemble sur un même ticket inseparable. Les autres partis devant créer chacun leur binome composé d'un homme et d'une femme. Même chose pour le Conseil national.
Et même chose pour les autres assemblées, municipales et cantonales. Il suffit de le voulor.
Une question me turlupine cependant. La France lance son idée a l'occasion des départementales, des assemblées dont on ne connaît toujours pas le cahier des charges et qui étaient même promise à disparaître dans un des scénario de la réforme en cours des institutions. Hollande ou son successeur osera-t-il proposer le système électoral du binôme mixte pour les élections nationales de 2017?
Autres réserve, les départementales sont devenues un enjeu de politique nationale, ce qui a pour effet de gommer l'innovation des écrans radar. Pas très sympa pour les femmes.
* Paris cumule déjà les deux fonctions et n'est pas concernée non plus par le présent scrutin.
00:19 | Lien permanent | Commentaires (2)
Commentaires
"Il suffit de le vouloir" : Eh bien j'espère que personne ne voudra de ce véritable déni de démocratie. La cause des femmes est ô combien respectable, et beaucoup de moyens sont bons pour la faire avancer, mais pas ceux qui, par une manipulation éhontée, empêchent les citoyens de réellement choisir qui ils veulent pour les représenter. En tant que femme et que féministe, je me sens toujours un peu insultée par ce genre d'initiative qui veut imposer le changement par la force et l'absence de respect.
Écrit par : Mathilde Lavenex | 21/03/2015
Ah là là, on a toujours tort d'avoir raison trop tôt... Je plaide pour la parité des assemblées depuis 1991 http://goo.gl/jEp6s5 La proposition est venue aussi devant la Constituante, mais sans succès. Voir plus généralement ici http://goo.gl/KtfgSY - et sur les binômes: http://goo.gl/1EGKmp
Le bonapartisme éclairé de nos voisins est incontestablement plus rapide que la démocratie directe!
Écrit par : François Brutsch | 21/03/2015