42 voix et combien d'abstentionnistes? (08/03/2015)

Capture d’écran 2015-03-08 à 21.27.18.pngC'est une maladie grave qui n'est pas mortel et dont plus personne ne parle. Dans son analyse du vote de ce 8 mars, Alexander Eniline, le porte-parole du Parti du Travail critique le système de vote genevois. S'en prend-il à la grève des citoyens? Il serait bien le seul. Que non! Alexander Eniline alimente  la théorie du complot.  Le mode de vote genevois (et suisse) serait vicié, dénonce-t-il, non par l'abstention mais par le vote par correspondance et par Internet.

Incontrôlable donc incontrôlé. Incontrôlé donc sujet à caution. En cette Journée de la femme, le militant d'extrême gauche insinuerait-il que l'homme, dans le secret du ménage,  dicterait son vote à sa compagne, pire voterait pour elle, pour ses enfants, pour des voisins? Pour voter, il suffit en effet d'avoir le code, Ni vu, ni connu.

Le questionnement d'Alexander Eniline sera-t-relayé, reçu ce lundi soir, par la Commission électorale qui doit dire si le vote de ce 8 mars s'est déroulé nickel chrome?

Pire que les 42 voix auxquelles s'accrochent le gouvernement et les partis qui le soutiennent, parfois comme la corde tient le pendu, la remise en cause du mode de scrutin est un poison démocratique.

Si les critiques du camarades Eniline sont discutables, il faut reconnaître que ni le vote par correspondance, ni le vote par Internet n'ont sensiblement réglé le lancinante grève d'une plus ou moins grosse moitié des citoyens. 

Cette année, ce 8 mars marque l'ouverture de la pêche aux voix, un marathon électoral. Pas moins de huit  scrutins, dont quatre électoraux, municipaux ce printemps, nationaux cet automne, vont s'égrener tout au long de l'année. À peine remis d'une campagne qu'une autre s'ouvre. Pour les partis, pour les miliciens qui les composent, pour la presse qui sert la soupe pendant trois semaines avant et une après, pour le pays, c'est trop!

Pire, cette avalanche, si elle contribue à faire des citoyens suisses les plus politisés du monde, elle finit par distraire et par empêcher de débattre d'autres enjeux qui ne sont pas dans le calendrier électoral.

En outre, les projets qu'on nous propose sont souvent, à l'exception des initiatives, souvent caricaturales ou contraires aux conventions internationales, des bouillies plusieurs fois et parfois mal digérées. La loi sur la police en a fourni une nouvelle démonstration. 

Parmi les débat qui n'ont pas lieu figure notamment la fin de la grève des citoyens. Et le mode de scrutin si cher à Monsieur Cruchon. Quel serait donc celui qui serait le plus approprié à augmenter la participation sans épuiser les participants.

Personnellement je suis assez tenté de fixer un jour, un seul, pour voter, le mercredi ou le jeudi comme les Anglais. Le vote par internet et ordiphone le permet désormais. Passons à l'acte! 

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