Les boat-people de 2015 ne fuient pas le communisme (19/02/2015)
Combien de Romands ont regardé Temps Présent jusqu'au bout ce soir? Combien d'élus? Sans doute très peu. La Suisse n'a cessé de durcir son accueil. Peu de chances que ça changent. Et pourtant la Suisse viellit. La génération du baby boom dont je fais partie s'approche de l'âge de l"inactivité". La Suisse manque déjà de bras et surtout de cerveaux et des deux ensemble bien sûr. Or qu'a montré le reportage de Temps Présent?
Que chaque année arrivent en Suisse 500 à 800 MNA, des mineurs non accompagnés, après des odyssées et des épreuves que peu de Suisses toléreraient pour eux et moins encore pour leurs enfants, que nous avons affaibli à force de les cocooner, de les encadrer, d'anticiper leurs besoins, d'emballer dans la ouate de la prévention et le papier de la précaution (mais ceci est une autre affaire).
Ces MNA ne demandent qu'à s'en sortir, à se former, à travailler ici de préférence, chez eux si Dieu le veut et surtout si les hommes cessent de se faire la guerre. Du moins ceux qu'on a vu devant la caméra. 500 a 800, c'est moins d'un collège. En Suisse, tous les cantons n'investissent pas dans ces jeunes. Beaucoup sont renvoyés sans avoir achevé leur formation. C'est un scandale, un gaspillage, une honte, un non sens économique, un aveuglement.
...
Hélas ça va sans doute durer (il suffit de consulter le forum de la RTS pour s'en convaincre). Cette perspective me glace et notre incapacité politique à renverser cette tendance me déstabilise.
Les boat-people du Sahara et de la Méditerranée ne fuient pas le communisme, c'est leur malheur.
http://www.rts.ch/emissions/temps-present/6434743-15-ans-sans-famille-cherche-refuge-en-suisse.html
http://www.rtsforum.ch/tp/2159-sans-famille-cherche-refuge-suisse
22:05 | Lien permanent | Commentaires (6)
Commentaires
Merci pour avoir signalé cette émission d'une qualité journalistique exceptionnelle, tout comme la situation de beaucoup de ces jeunes est exceptionnelle . Est-ce possible d'envisager des solutions d'accueil chez les suisses des ces jeunes, le temps qu'ils sont là? Cela coûterait peut-être moins à la Fédération ? Il semble que ce n'est que dans des termes pareils que l'on peut discutait face à la position légaliste de l'autorité.
Écrit par : Carol Scheller | 19/02/2015
C'est comme la propagande infecte d'un des blogs de la TdG, il ne fuit pas le fascisme le plus monstrueux.
Bravo la TdG !!!
Écrit par : Corto | 20/02/2015
Effectivement le Temps Présent était (j'oserais dire, comme d'habitude) aussi intéressant qu'édifiant.
Quant aux commentaires sur le site de la TSR, je viens d'aller les voir et certains d'entre eux (moins que je le pensais toutefois) expliquent très bien pourquoi, en fonction de leur majorité politique, certains cantons ne respectent pas les droit de l'enfance.
Vous avez raison d'être inquiet !
Écrit par : Vincent | 20/02/2015
Pauvre, j'en ai appris une sur toi, tu vas pas te relever !!
Écrit par : Corto | 20/02/2015
La situation de ces adolescents est vraiment triste et la manière dont la plupart sont traités est déplorable, comme l'est souvent le comportement des autorités. Beaucoup de lois injustes devraient être changées, et ce dans bien des domaines.
Écrit par : Kissa | 20/02/2015
Bonjour,
Suite à la dénonciation de la situation dans le canton d'Argovie par l'émission Temps Présent - et le journaliste sous-signé ... - les autorités cantonales de ce canton ont décidé de prendre le tareau par les cornes et ont déjà déplacé de nombreux jeunes vers des centres plus adéquats.
Deux postulats au Conseil national ont aussi fait suite à la diffusion de ce reportage.
Merci pour votre écho,
Cordialement,
Raphaël Engel
Journaliste et coauteur "15 ans, sans familles, cherche refuge en SUisse"
Écrit par : Raphael | 27/03/2015