Stop! Écoutez cet épisode des Racines du ciel toutes affaires cessantes (15/02/2015)

image.jpgTrouvez une heure dans votre agenda, posez-vous dans un fauteuil, plantez un casque sur vos oreilles, allez chercher le podcast de l'émission Les Racines du ciel de ce 15 février sur France Culture. Et écoutez, sans préjugé, sans stress, mais avec attention. Je vous préviens, c'est très dense, c'est même assez rock 'roll. Pas au sens du King, mais au sens du retournement, devant lequel le monde est, dit Annick De Souzenelle, grande prêtresse du jour, une femme (d)étonante, une femme qui accomplit ce que dit le poète: la femme est l'avenir de l'humain.

Je l'avais je crois déjà entendu dans cette émission matinale et qui réveille. Mais ce matin - lendemain de Saint Valentin ? - son propos, sa science, sa synthèse de ce qu'elle a découvert dans la relecture de la Genèse en hébreu, des liens qu'elle tissent avec le soufisme, la médecine chinoise, la kabbale, le christianisme oriental, le bouddhisme me sont apparus comme autant d'éclairs, de portes rouvertes vers une compréhension de la religion enfin libérée des interprétations enfantines, infantilisantes, culpabilisantes, qu'en font les clercs, trop souvent au service ou esclaves des pouvoirs politiques et économiques.

Même Satan prend une allure nouvelle dans la voix de cette femme dont on entend la joie débordante. Elle connaît les textes dans leur intimité. Elle ne leur fait pas dire des choses nouvelles ou inconnues. Rien qui ne soit connaissable d'un lecteur attentif. Et qui était connu.

Pourquoi, demandent les deux animateurs de l'émission, qu'on sent sous le charme, le catéchisme ne l'enseigne pas? Parce que l'église s'est muée en une église enseignante et une église enseignée, or l'église enseignante a perdu cette connaissance qu'avaient les Pères de l'église. Et parce que ces choses s'expérimentent plus qu'elles ne s'apprennent, c'est un cheminement, c'est une découverte de soi, accompagnée, guidée sans doute, mais qui s'inscrit dans une quête faite de mutations successives et balisée d'épreuves redoutables que le Christ à toutes franchies. Annick De Souzenelle ose une autre explication qui me plaît bien: L'homme doit encore mûrir pour que le fruit se forme. Belle idée qui dit que nous ne sommes pas prédestinés...

Quelques fulgurances:

"Ève n'est pas tirée de la côte d'Adam, elle est son côté." Comme les humeurs de l'humain ont de tout temps été symobolisé par les animaux que l'humain doit nommer pour les maîtriser. Son côté, devenu la femme, est aussi son inconscient qu'il doit découvrir pour être, lui et elle, pleinement homme. 

"Les Sephiroth sont un peu comme les chakras indiens." La Kabbale est très présente dans la connaissance d'Annick De Souzenelle. Est-ce la raison qui fait que cette prêtresse est tenue à l'écart par les théologiens? A entendre sa joie de vie, à la veille de sa mort, - une folle diront les rationnels et ceux qui ne croient en rien - elle fait plus envie que les gueules d'enterrement des cardinaux de la Curie romaine, dont François a osé - c'est un grand pape -dénoncer les quinze maladies avant Noël.

"Au commencement était le verbe...", lit-t-on dans la Genèse, ne signifie pas qu'il y a un commencement dans un passé fini. Il faudrait plutôt lire, dit Annick De Souzenelle, non pas Au commencement mais Dans le principe. Ce qui soudain, en effet, projette ce commencement dans un présent éternel qui nous concerne à chaque instant.

Et pourquoi, y a-t-il tant de traditions, tant de religions, demandent encore Frédéric Lenoir et Leili Anvar? Les religions sont comme l'arc en ciel dont les couleurs ne sont que le spectre d'une unique source de lumière blanche, répond Annick De Souzenelle.mabut

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