Sommaruga nous la joue Ogi.... Formidable? (01/01/2015)
Je dois avouer que j'ai eu quelque peine à décrypter le discours des vœux 2015 du président de la Confédération (toujours pas disponible sur le site de la RTS, 14 heures après leur diffusion ni dans ses archives mais en revanche bien visible sur le site de la Confédération). En bonne bourgeoise, Simonetta Sommarga nous les a délivrés en direct du marché de Berne, son lieu d'enracinement. Comme son compatriote bernois Adolf Ogi, il y a 15 ans. Vous vous souvenez? C'était en l'an 2000. Ogi nous avait débité ses voeux de son village de Kandersteg sous la neige et un sapin à la main. Fameux le sapin, promis à la grande et belle destinée de résister aux tempêtes à venir alors que Lothar venait de faucher son père... Un discours tout plein d'enthousiasme et de formules simples, dont Sommaruga est avare à un point extrême. La nouvelle présidente affectionne les questions.
Qu'a donc dit celle qui doit sortir le pays du guêpier du refus le 9 février de la libre circulation?
Que nous sommes les meilleurs. Que la démocratie directe est bien adaptée au XXIe siècle. Que le pouvoir est, dans ce pays extraordinaire, partagé par le peuple. On décrypte qu'en conséquence, le peuple doit prendre son rôle au sérieux et ne pas voter n'importe comment. On en déduit aussi que, contrairement à ce que prétendnet les démagogues, le peuple n'a donc pas forcément toujours raison.
On note encore que sur ce marché, la socialiste se sent bien, que c'est un lieu ouvert, propice au dialogue. Où accessoirement notre citadine, qui a la chance d'avoir un jardin, applique la loi du genre. Elle sait qui a le meilleur fromage et qui vend les plus jolies fleurs. Vive la concurrence!
Enfin, vu que "le thon ne se prend pas dans les filets bernois des pêcheurs de Thoune et que les mangues ne tombent pas des arbres suisses", il faut bien admettre que le liberté du commerce (et subliminalement, chez nous en Europe, la libre circulation des travailleurs, auxquels la gauche a toujours promis un avenir international) est pour tout dire dans l'ordre des choses et doit par conséquent s'imposer à tous les pouvoirs, y compris à celui que détient le peuple suisse. CQFD.
PS: Jean-Daniel Delley de Domaine public a sans surprise une lecture bien plus consensuelle et camarade de ce marronnier: "Entre poires et mangues, choux-fleur et carottes, Simonetta Sommaruga a su rappeler avec calme et simplicité la double dimension de notre identité: traditions et ouverture."
21:30 | Lien permanent | Commentaires (3)
Commentaires
Pourquoi toujours vouloir "décrypter" le discours de quelqu'un et si pour une fois on acceptait de prendre les mots au sens propre et sans arrière-pensée. De toutes façons cela ne changerai rien, le discours est prononcé!!!! Toujours soupçonner les gens de sous-entendus est lassant pour finir. Excellente année 2015 a vous.
Écrit par : grindesel | 02/01/2015
Cette mise en scène était déconcertante et j'ai eu beaucoup de peine à véritablement écouter le message.
En effet, les clients du marché ont davantage attiré mon regard et mon attention. J'ai plutôt essayé de décrypter leur comportement ! Le sapin d'Ogi et le tunnel de Kandersteg étaient autrement moins animés et distrayants.
La clientèle de ce marché semble être majoritairement composée de dames âgées et on s'imagine parfaitement Simonetta dans ce tableau, à l'époque, où elle n'était pas encore très connue. :-))
Beaucoup de passants ne se sont pas du tout intéressés pour le tournage, au point où on pouvait soupçonner que Madame Sommaruga ait en réalité été ailleurs et qu'il se soit agi d'un montage.
Comme de rares personnes ont montré de la surprise ou de la curiosité, on a eu la preuve, qu'il s'agissait bien d'une scène réelle.
Que retiendra-t-on de ce discours ? Comme Grindesel, je ne crois pas qu'il faille chercher midi à quatorze heures.
A.Ogi avait explicité ses symboles, S. Sommaruga également : marché-ouverture- échanges - sa volonté d'être proche des gens normaux et de ne pas changer ses habitudes, parce qu'elle est présidente de la Confédération.
Est-ce étonnant ? Est-ce vraiment nouveau ?
On nous a assez montré D. Burkhalter attendant son train ou U. Maurer portant ses bagages.
Le discours de Kandersteg a fait date, ceux qui l'ont vu en direct s'en souviendront certainement pour toujours. (En prenant ce tunnel, à chaque fois je ris de bon coeur. )
Est-ce que le discours du marché de la Place Fédérale restera dans les mémoires ? Il n'était peut-être pas assez extravagant pour cela, mais comment égaler Adolf Ogi !? Il est unique.
Et le but n'est probablement pas de faire fort, mais d'innover dans une sorte de cadre rassurant, malgré tout.
On peut mettre la scène du marché en rapport avec la nouvelle photo officielle du Conseil fédéral : on y voit une sorte de scène de café, dans un style surprenant. On aime ou on déteste.
Écrit par : Calendula | 03/01/2015
"Qu'a donc dit celle qui doit sortir le pays du guêpier du refus le 9 février de la libre circulation?"
Bonne question et je crois que on DOIT oser doit dire que "le peuple n'a pas toujours raison!!!" Parce que, selon moi, on ne reconnaît pas "le peuple" dans les résultats du 9 février et je m'étonne que les média aient été si médiocres! Les médias ne se sont pas penchés sur le "pourquoi" des résultats du 09.02. Les campagnes (la campagne du plus fort en terme d'argent)sont manipulatrices, d'où de tels résultats qu'on nous impose. Donc menteur! Ce résultat du 09.02. NOT IN MY NAME!!!
Faire justice: est-ce possible? Est-ce même désiré?
claire-marie
Écrit par : cmj | 03/01/2015