RTS: Quinze minutes de propagande (06/12/2014)
"Quinze Minutes", le reportage radiophonique de notre radio RTS, non pas d'Etat mais à abonnement forcé, un format qui jusque dans son titre est un clin d'œil au quotidien 20 Minutes. Du côté du financiemment par le public, la qualité, la mesure, du côté du financement par la pub, le sensationnel, la concision caricaturale. Voir!
Ce samedi, la RTS nous impose un discours syndical bien rodé, volontiers triomphant, forcément exemplaire pour la Suisse. Sans l'ombre d'une mise en perspective - le vote des Genevois de baisser les tarifs - ni l'avis de la position patronale - lequel a dû être recadré pour entrer en discussion. Avec un résultat qui fleure bon l'autogestion...
Bref, Quinze minutes entièrement consacrées à tendre un micro complaisant. Durant lequel on entend des leaders syndicaux qui démontrent leur inculture du partenariat social et n'ont que le combat à la bouche.
Le protocole d'accord qui a été lu à l'assemblée des travailleurs n'est pas un document public selon la direction de la régie. Le peuple genevois, qui par ses députés, vient d'octroyer une subvention de 845 millions de francs pour 2015-2018 en aura-t-il connaissance? Entre le pouvoir du soviet SSP et les institutions démocratiques, qui aura le dernier mot?
Les clients des TPG, peut-être, qui ne paient même pas 40% du véritable prix de ce service public. Il suffirait que 30'000 habitants du Grand Geneve, aidés, pourquoi pas, par les employeurs acquièrent un abonnement général a 500 francs pour boucler les comptes de la régie. Si tel est le cas, les syndicats auront vraiment gagné, si non, le bras de fer reprendra dans un an.
22:30 | Lien permanent | Commentaires (4)
Commentaires
Oui, j'ai aussi tiqué dans un premier temps. Puis je me suis dit que le Conseil d'Etat avait parfaitement manoevré en donnant la victoire aux syndicats. J'en ai presque ri à la lecture du protocole d'accord qui confirme ce que tout le monde assurait déjà. Il n'y aura pas de licenciement.
Pour le reste, le budget ne sera pas retouché et il faudra bien que la régie trouve d'autres ressources ou économise de ci, de là.
Bref, le CE n'a rien lâché mais a eu la sagesse de ne pas en tirer de la gloire. C'est tout l'art de la porte de sortie qu'il fallait ménager à ces excités qui voulaient tant en découdre. Seulement lorsqu'on prend connaissance de l'écho de la population au travers des commentaires en ligne, on réalise vite que les syndicats étaient bien mal barrés et que les travailleurs risquaient bien de ne pas les suivre sur ce coup.
Et c'est bien pour ça que nous n'avons pas entendu les autorités à "quinze minute". Peut-être que Décaillet confond le "vaisseau fantôme" avec un "défi 35" qui par son louvoiement esquive admirablement les récifs. La discrétion de nos Conseillers d'Etat pourrait bien être une vertu.
Écrit par : Pierre Jenni | 06/12/2014
La démocratie est un régime où tout un chacun peut prétendre à s'exprimer. De quel droit voulez-vous priver de paroles certaines forces vives de notre république.
Décidément le discours anti-démocratique et les volontés de censure se popularisent.
Écrit par : Johann | 07/12/2014
Votre jugement vous appartient, et je ne vais pas le contester. Un seul détail me chicane: un journaliste qui semble défendre le secret lorsqu'il constate que le protocole d'accord, selon la direction de la régie, n'est pas un document public. Je crois que la Tribune - et c'est son honneur de média - a prouvé de nombreuses fois que la transparence primait par rapport à ce genre de "réserves". Heureusement (pour la Tribune, et pour Genève) que vos collègues ne vous suivent pas sur ce plan.
Écrit par : Jürg Bissegger | 07/12/2014
(...) Durant lequel on entend des leaders syndicaux qui démontrent leur inculture du partenariat social et n'ont que le combat à la bouche (...)
Dans ce conflit vous omettez volontairement de parler de l'inculture du partenariat social de l'actuel Conseil d'Etat. Je vous renvoie donc à vos contradictions en reprenant votre conclusion sur un éventuel "gagnant" ou une plus que certaine reprise du bras de fer entre les partenaires sociaux concernés. Le CE a donc lâcher du lest alors qu'il s'était promis de ne pas entrer en négociations; ouvrant ainsi d'autres portes à la contestation musclée concernant le carousel d'austérités qu'il entend faire passer sans concertation . Et pour une fois que les syndicats se réveillent, ce ne sont pas les travailleurs qui vont s'en plaindre, même si cela vous gène visiblement et vous fait sortir de votre obligation de neutralité.
Écrit par : Laurent Jenny | 08/12/2014