Une tablette pour chaque élève. Investissons 10% de ce qu'on bétonne! (27/11/2014)
Pierre Jenni, patron d'une entreprise de taxis et ex-candidat au Conseil d'Etat genevois, a publié un commentaire bien intéressant sous un de mes derniers billets (Y a-t-il un tweetprof dans la classe?). J'y évoquais cette alternative: plutôt que de prévoir des budgets pour couler du béton et fabriquer des écoles et des collèges à un demi-million de francs la classe, on pourrait (devrait), comme le % Migros ou des fonds de décoration ou d'art contemporain qui fleurissent dans chaque commune comme au canton, créer et alimenter un fonds informatique.
Exemple le CO de la Florence, qui a été entièrement rénové pour 41 millions de francs, aurait permis de dégager 400'000 francs, de quoi équiper chaque élève d'une tablette. Imaginons ce qu'on pourrait faire avec 10% de la somme investie dans les murs...
A noter que plusieurs communes, qui sans doute ne savent pas comment dépenser leurs excédents de revenus, subventionnent l'acquisition de bicyclettes électriques... et qu'on subventionne grassement les transports publics...
Voilà donc le commentaire de Pierre Jenni qui cite Jeremy Rifkin: "Nous commençons à peine à prendre la mesure de la révolution provoquée par internet que déjà se profile le web 3.0, l'internet des objets et l'avènement des "prosumers". Nous devenons tous ce que nous sommes déjà sans vraiment pouvoir l'exploiter : des producteurs-consommateurs qui peuvent faire profiter de leur art n'importe quel intéressé sans passer par des intermédiaires. (Jeremy Rifkin : "the zero marginal cost society")
"L'éducation en profite déjà de manière spectaculaire avec la possibilité de suivre des cours en ligne gratuits et donc accessibles dans les coins les plus reculés du monde. Les moyens, comme celui que vous relevez dans votre blog, redonnent le plaisir d'apprendre. Même le caractère rébarbatif de l'appris par coeur du vocabulaire d'une langue se fait de manière ludique (Quizlet). Alors oui, évidemment, chaque élève devrait disposer d'une tablette. Mais est-ce à l'école de la fournir et à quoi servirait-elle si les profs ne l'utilisent pas ?
"Quant à la réfection de nos écoles, je trouve que ces jérémiades de la gauche comment à bien faire. Nous disposons de locaux considérablement plus confortables que n'importe où ailleurs dans le monde. Même le cycle du Renard qui subit des dégâts dus au manque d'entretien est un bâtiment qui pourrait être classé. Les couloirs sont spacieux, les matériaux nobles. Je me rappelle que de mon temps, nous suivions nos cours dans des baraquements supposés provisoires (Cayla, l'Aubépine, etc.) qui sont restés debout plus de 30 ans. Nous n'en avons pas souffert. Au contraire, il nous reste des souvenirs et des émotions qui étaient en partie au moins provoqués par la nature obsolète de ces édifices."
Voilà qui est dit et bien dit!
A Genève, il y a plusieurs écoles privées qui sont pionnières dans l'usage des tablettes. L'école internationale de Lancy est sans doute la plus avancée. Et les profs s'y sont mis. Comme toujours, dans toute activité humaine, il y a 10% de précurseurs qui vont plus vite que la musique, 70% de suiveurs plus ou moins enthousiastes, et 20% de ronchonneurs. Ne laissons pas ces derniers prendre le pouvoir!
00:18 | Lien permanent | Commentaires (2)
Commentaires
Merci pour le clin d'oeil !
Pour ceux qui voudraient creuser un peu :
http://www.pierrejenni.ch/blog/57-quizlet
Écrit par : Pierre Jenni | 27/11/2014
Apprendre en s'amusant quel bonheur dite-vous.
Mais est-ce le rôle de l'école ?
A mon sens l'école n'est pas là pour offrir un prestation ludique, elle est là pour jouer un rôle formateur.
Apprendre à s'amuser n'est pas très difficile. Peu se faire n'importe où n'importe quand, surtout si c'est facile.
Apprendre à faire des boucles pour savoir écrire sans une interface nécessitant de l'énergie électrique me parait "le rôle" de l'école.
C'est moins drôle, ça prend plus de temps.
Apprendre à lire une écriture manuscrite, sans pratiquer sois-même la plume ou le stylo bic, est-ce possible ?
Prenons-nous le risque de voir si les enfants des autres y arrivent ? (parce que les nôtres, bien sûr, nous allons les faire écrire à la maison, lettre à la grand-mère ou autre)
Agnès
Écrit par : Agnès | 04/12/2014