Genève - Los Angeles: les élucubrations d'un prof (25/09/2014)

geneve los angeles.PNGLes profs, c'est fait pour donner des leçons. J'avoue que celle qu'ils nous assènent depuis quelque temps à propos de la traversée de la rade me font sortir de mes gonds. Un collègue m'a mis sous le nez la chronique que le géographe lausannois Jacques Lévy a commis pour Le Temps. Le scientifique assène quelques vérités à nous autres les coincés du bout du lac qui allons voter pour un tunnel urbain, alors que du haut de sa chaire Jacques nous propose rien moins que de faire le tour du lac par le Valais... Si, si vous avez bien lu!

 

[Cliquez sur l'image pour l'agrandir. A la même échelle, Los Angeles et Genève]

Je cite:

"En fait, si, comme on l’a vu, la première option (le tunnel de l'UDC-TCS) est tout simplement absurde, la seconde est tout autant discutable en ce qu’elle se trompe d’époque. Aujourd’hui les flux s’organisent à l’échelle de la métropole lémanique: si périphérique il devait y avoir, celui-ci ferait le tour du lac."


Et le monsieur ajoute que c'est pour cette raison que Berne hésite à se lancer dans l'aventure.Et que si l'on veut vraiment boucler le périphérique genevois, il faut construire un RER entre Cointrin et Annemasse. Point barre. Quant au (je cite) "bourgeois de la rive gauche s’accroche pathétiquement au pont du Mont-Blanc comme Harpagon à sa cassette, suivi de la meute des populistes qui y trouve un encouragement à aboyer contre les frontaliers et l’administration" (fin de citation), il faut qu'il apprenne comme les autres à monter dans un bus ou un tram et à se servir de ses deux pieds.

Pour bien comprendre le point de vue de Sirius de ce penseur en chambre forte, je me suis permis de mettre l'une sous l'autre la carte de Los Angeles et celle de Genève à la même échelle. On comprend immédiatement que la traversée de la rade ou du lac n'ont pas de sens et qu'un détour par Villeneuve n'en est pas un.

J'ai ensuite glissé mon bulletin de vote dans l'enveloppe....

PS: Dans la tribune du jour, un autre professeur, Bernard Debarbieux, a cette sentence mise en exergue: "On ne peut inventer la Genève de demain avec les modèles des années 60". Il est vrai que le tracé du CEVA date, lui, du XIX siècle et que l'accord qui promettait à Genève que les CFF financent cette ligne à 60% remonte à 1912. A cause de cette manne promise, on ne s'est pas écarté d'un mètre du tracé d'il y a un siècle, s'interdisant du coup une liaison directe avec l'aéroport. On n'a pas davantage osé desservir le futur quartier des Esserts sur le plateau de Vessy. Il est vrai qu'aux yeux - en ont-ils? - de nos urbanistes en chambre, le train n'a que des vertus collectivistes quand l'automobile est détestable.

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