Carouge Guatemala (16/05/2014)

La justice genevoise traite les petites et les grandes affaires avec la même main aveugle. Heureux celui celui qui passe au travers des mailles du filet.

Au Guatemala, paradis tropical mais malheureux pays dominé par de grands propriétaires, il y a mort d'hommes, sans doute menaces sur des témoins, corruption et terreur. Le prévenu incarcéré à Genève depuis bientôt deux ans risque chez lui la peine capitale ou la prison à vie. Il n'a donc pas été extradé. Sortira-t-il sans condamnation à Genève, faute de témoins ou au bénéfice du doute, qui, chez nous, profite en principe à l'accusé? Combien ses avocats, sans parler d'éventuels dommages et intérêts, risquent-ils de coûter à la République?

A Carouge la bobo, on cultive aussi le propre en ordre mais surtout le politiquement correct. On a préféré l'an dernier renvoyer à l'assistance sociale des éboueurs en emploi de solidarité parce qu'on n'a pas les moyens, a-t-on prétendu sans rire, de les payer comme les travailleurs bien traités de la voirie officielle.

Bien traités et aussi sympathiques, ces travailleurs qui ont à l'occasion procédé à quelques menus travaux en faveur de deux de leurs chefs saqués par la Mairie, indique l'acte d'accusation. Scandale dans la République qui s'extasie que certains puissent acheter des morceaux de carbone 21 millions de francs dans une vente aux enchères...

Sans doute l'abus de biens sociaux comme disent nos voisins est répréhensible. Mais la simultanéité des deux affaires me laisse songeur. Déjà sévèrement puni par leur employeur, qui, au passage a démontré la faiblesse de son système de contrôle interne, les deux responsables carougeois ne méritent pas d'être mis au pilori comme des criminelles. Notre société laïque toute pétrie par la mécanique des droits de l'homme a sans doute oublié cette parole: "Que celui qui n'a jamais fauté leur lance la première pierre!"

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