Serge Dal Busco sera le véritable patron du gouvernement s'il copie Pascal Broulis (27/11/2013)
Le nouveau ministre des Finances de Genève, Serge Dal Busco, fils d'un immigré italien, remettra-t-il les finances publiques genevoises sur pied, en dix ans, comme l'a fait Pascal Broulis, fils d'immigré grec, dans le canton de Vaud? C'est tout le mal qu'on lui souhaite.
Depuis 2002, quand il est devenu le grand argentier vaudois, l'ancien directeur à la banque cantonale vaudoise, a réussi un exploit: réduire la dette du canton de 8 milliards à moins 735 millions de francs et la charge des intérêts de près de 300 millions à moins de 30 millions. Excusez du peu!
En 2013, le ministre des finances vaudois devrait encore réduire les créances publiques de quelque 300 à 400 millions tout en provisionnant, en trois ou quatre ans, les 1,5 milliard que coûte la recapitulation de la caisse de retraite des fonctionnaires. Qui dit mieux? Personne en Suisse romande. Le Verts David Hiler quitte le Département genevois des finances en laissant un boulet supérieur à 12 milliards de francs qui coûte plus de 250 millions de francs par an, en charges d'intérêt.
Comment Pascal Broulis a-t-il réussi à rembourser sept milliards en huit ans? (Cliquez sur le graphique pour l'agrandir)
Vaud, comme Genève est sorti sonné des années 90. La nouvelle constitution vaudoise, votée en 2002, a donne les bases légales pour serrer les boulons. Le collège gouvernemental a signé dans le programme de législature qu'a adopté le Gran Conseil, le principe que chaque franc de bénéfice réalisé serait dédier au remboursement de la dette publique.
Pascal Broulis s'y est tenu sans dévier. Il s'est mis à la tâche. Patiemment, franc par franc, ligne budgétaire par ligne budgétaire, il a limé les dépenses, exigé sans relâche que chaque nouveau projet soit réellement financé, échoué devant le peuple à qui il a demandé quelques recettes supplémentaires, remis l'ouvrage sur le métier, refait signer le même engagement de consacrer chaque franc du bénéfice au désendettement au gouvernement à majorité de gauche sorti des urnes au printemps 2012.
Comme à Genève, Broulis a aussi bénéficié d'une conjoncture heureuse qui, depuis huit ans, lui a permis d'engranger chaque année des revenus en plus, de quoi réaliser des bénéfices, entre 700 et 1000 millions par an, dont ils camouflé la moitié dans des amortissements extraordinaires, histoire d'éviter l'afflux des quémandeurs.
Au budget, il a systématiquement sous-évalué les recettes, présentant un solde juste équilibré. En 2008 et 2009, il a clairement sous-investi, mais explique aujourd'hui que ce creux est dû au retard pris par d'importants chantiers. Bref, pour être un bon ministre des finances, il faut savoir mentir sans perdre sa crédibilité et jouer à fond la collégialité.
Il annonce pour les quatre ans à venir une augmentation modeste de la dette, parce que l'Etat de Vaud s'est remis à investir à hauteur de 800 millions par an. Il a reçu, il y a quelques mois, sa troisième étoile de général des finances. Standard & Poor's lui a décerné le triple AAA, une notation qu'il savoure avec fierté lui qui a démarré avec un A+ une cotation digne du Botswana.
Pour mémoire Genève est crédité d'un AA- juste avant A+.
Tout se jouera donc au discours de Saint-Pierre et au programme de législature qui engagera le nouveau gouvernement jusqu'au printemps 2018.
Quelle majorité du Grand Conseil votera la réduction de la dette genevoise de 12 à 8 millions?
17:19 | Lien permanent | Commentaires (3)
Commentaires
Espérons-le, toutefois il y a une différence entre Monsieur Broulis et Monsieur Dal Busco: le premier était directeur de banque, alors que le second est (était) ingénieur civil établi.
Écrit par : jacques joray | 27/11/2013
Votre voeu s'est exaucé, M. Mabut. Vos incantations ont été entendues. Cette répartition répond à un peu plus de bon sens que dans le précédent gouvernement.
Bon vent à Genève!
Écrit par : Roxane | 27/11/2013
pour y parvenir il aurait fallu un signal fort d'une meilleure répartition des portefeuilles.
Le conservatisme a triomphé et l'éléphant accouche d'une souris.
La dette va se creuser plus vite que les chantiers de logements. Hodgers au logement est une mauvaise farce sans parler d'une présidence qui sent la retraite anticipée. Une sucre qui aura le goût de l'aigre doux dans 4 ans et demi.
Hiler n'a rien résolu Dal Busco ne fera pas mieux c'est certain. Il faut espérer que le parlement serrera la vis en réduisant drastiquement le train des dépenses qui va s'emballer autant que le CEVA a explosé nos dépenses.
très mauvais présage.
rendez-vous aux prochaines élections, si pas avant avec des burn out!
Écrit par : Dominique Vergas | 27/11/2013